
Les missiles ont arrêté de pleuvoir sur Gaza, dimanche 19 janvier, mais le calvaire aura duré au delà des limites prévues. Dimanche matin, la défense civile de la bande de Gaza annonçait des morts dans des bombardements israéliens, après l’heure à laquelle le cessez-le-feu aurait dû commencer, à 8h30, heure locale.
Au dernier moment, Netanyahou avait décidé que la trêve ne commencerait pas à l’heure prévue, Israël n’ayant selon lui pas reçu la liste attendue des captifs israéliens qui devaient être libérés. En conséquence, l’arrêt des bombes n’est entré en vigueur qu’à 10h15. Et jusqu’à la dernière minute, des palestiniens ont été tués.
Par ailleurs, le Premier ministre du Qatar a expliqué que l’accord de trêve qu’Israël vient de signer était sur la table depuis 13 mois, soit depuis décembre 2023. «13 mois de gâchis, de négociations sur des détails qui n’ont aucun sens et qui ne valent pas une seule vie perdue à Gaza, ni une seule vie de ces otages». Le gouvernement d’extrême droite israélien a retardé le plus possible le cessez-le-feu pour tuer un maximum d’habitants de Gaza et commettre le plus de destructions possibles. Et tout ce temps, sans la moindre sanction occidentale.
Mais si le génocide est en pause depuis hier, les génocidaires restent au pouvoir et sont toujours assoiffés de sang.
Prenons le Ministre des finances, Bezalel Smotrich. Un colon religieux, fasciste et homophobe, qui a bloqué l’arrivée d’aide humanitaire à Gaza. Il avait revendiqué sa volonté d’affamer ses habitants et de coloniser le territoire. Il est contre l’accord de cessez-le-feu, mais a dit qu’il restait au gouvernement pour «continuer le combat».
Smotrich donc a déclaré, à la veille de la trêve, pour rassurer ses fidèles, que la bande de Gaza «est ruinée et désintégrée, inhabitable, et elle le restera. Ne vous laissez pas impressionner par la joie forcée de notre ennemi. C’est une société animale qui sanctifie la mort. Très bientôt, nous effacerons à nouveau leur sourire et le remplacerons par des cris de douleur et les gémissements de ceux qui n’ont plus rien». Lisez attentivement ces phrases épouvantables. Ce ministre dit très clairement que le génocide va reprendre, et qu’il souhaite faire souffrir le plus possible les palestiniens qu’il animalise.
Cette déclaration rappelle celle de l’ancien Ministre de la Défense Yoav Gallant qui avait qualifié, en octobre 2023, les palestiniens «d’animaux humains» et qui avait annoncé : «Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Nous éliminerons tout». Il est aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité.
Smotrich a non seulement promis de reprendre l’offensive, mais il a ajouté que son parti exigeait de «changer complètement la méthode de la guerre» en décrivant sa vision d’une «victoire complète» : une «prise de contrôle progressive de toute la bande de Gaza» afin que, «l’aide humanitaire n’atteigne pas le Hamas comme elle l’a fait jusqu’à présent». Le retour de la politique de la famine.
De son côté, le parti d’extrême droite du ministre de la sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, a quitté la coalition au pouvoir. Le Ministre démissionnaire a qualifié l’accord «d’irresponsable». Pour autant, son mouvement reste puissamment implanté dans le pays, et dispose d’armes et de réseaux.
Sur la chaîne israélienne d’extrême droite Channel 14, équivalent de Cnews en Israël, le rabbin soldat Avraham Zarbiv a déclaré : «Je dis au peuple d’Israël, nous les avons écrasés ; il y a des dizaines de milliers de morts que les chiens et les chats ont mangés… Des choses qu’on ne peut même pas décrire !» Sur la même chaîne, une intervenante déclarait : «Nous ne pouvons pas vivre à côté de ces animaux, de ces créatures». La société israélienne, entièrement militarisée, est puissamment travaillée par des courants suprémacistes, fanatiques, qui n’attendent que de relancer le massacre. Et l’accord qui vient d’entrer en vigueur n’y change pas grand chose.
Dimanche, pendant qu’à Tel Aviv la population fêtait la libération des premières captives israéliennes, les prisonniers palestiniens n’ont été relâchés qu’au milieu de la nuit, sous haute protection, le gouvernement colonial ayant pris toutes les mesures pour qu’il n’y ait aucune démonstration de joie du côté palestinien, suite à leur libération.
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