Paris : expulsion de la Gaîté Lyrique


Ce mardi 18 mars à Paris : des centaines de policiers suréquipés pour jeter à la rue des centaines de mineur-es sans ressource. Des images de la Gaîté lyrique qui illustrent l’ignominie du gouvernement français.


Le 10 décembre dernier, le collectif des jeunes du parc de Belleville décidait d’occuper la Gaîté lyrique, célèbre salle de spectacle à Paris. Ils et elles étaient 215 au démarrage, dont 2 femmes enceintes et un bébé de 18 mois. Leur nombre dépasse les 400 aujourd’hui. Cette occupation était un appel à l’aide : «Nous sommes en situation de précarité, nous avons besoin qu’il y ait des réquisitions de logements et que la Mairie réagisse. Des places, il y en a pour tous, ce qu’il manque juste c’est la volonté politique !» En effet, 300.000 logements sont vacants ou bien en résidence secondaire à Paris. Dans cette situation, personne ne devrait dormir dehors.

Le statut de Mineur Non Accompagné est la qualification administrative d’un enfant étranger qui vit en France sans parent ou représentant légal. Ces jeunes font l’objet de mesures de protection, notamment via la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). En principe, l’État a le devoir de les protéger. Mais quand il s’agit de jeunes originaires de pays non européens, non seulement il les laisse à la rue, mais il les expulse. C’est du racisme d’État.

Ce mardi, sans surprise, l’intervention policière massive a eu lieu dans la violence : nasse, coups de matraque, usage de gaz provoquant un mouvement de panique.

Vers 10h, alors que la situation était calme, la police a décidé de gazer et de charger à nouveau les jeunes et les soutiens rassemblés devant la Gaité Lyrique. Plusieurs ont été blessé-es, d’autres ont fait des malaises. Une façon de pousser les jeunes à accepter la solution précaire proposée par la préfecture : des cars pour Rouen.

Il s’agit de les éloigner de Paris, de les isoler et de les couper du mouvement de solidarité puissant qui dure depuis décembre. Cette expulsion scandaleuse est lancée par Retailleau quelques jours avant la grande Marche des Solidarités, initiée par des collectifs de sans-papiers, contre le racisme et l’extrême droite.


Images : CLPress, Marche des solidarités, CAD, Luc Auffret

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