Sommes-nous en train de vivre le retour du féodalisme, avec l’émergence de dynasties monstrueuses ?

En France, il y a évidemment le clan Le Pen, racistes professionnels sur plusieurs générations. Il y a aussi Louis Sarkozy, fils du président mafieux devenu chroniqueur sur la chaîne de télé d’un ami de la famille et rêvant d’une carrière politique. Aux USA, il y a Barron Trump, le fils de Donald, que l’extrême droite Étasunienne rêve en héritier… Quand on pense être enfin débarrassé des pères, le cauchemar n’est pas fini : les fils à papa néofascistes continuent de nuire. Et parmi eux, un spécimen particulièrement odieux : Yaïr Netanyahou, fils de Benjamin, Premier Ministre israélien.
Adolescent attardé âgé de 33 ans, il n’a jamais rien fait de sa confortable vie, financée par le contribuable israélien, à part propager les idées les plus morbides sur les réseaux sociaux. Dès 2017, l’ONG israélienne SixtyOne avait révélé que les vacances au ski du fils Netanyahou étaient «les voyages les plus chers jamais payés par le ministère de la Défense».
Depuis deux ans, Yaïr passe l’essentiel de son temps dans la banlieue riche de Miami, très loin des blindés et des combats à Gaza. Yaïr a bien effectué son service militaire, qui est obligatoire en Israël, mais dans le service de communication des armées. Peinard. Depuis le 7 octobre 2023, il refuse d’être incorporé comme le sont les jeunes de son âge. Pourtant, bien à l’abri depuis ses appartements luxueux de Floride, Yaïr multiplie les discours guerriers et génocidaires.
Le 12 avril, il tweetait «Va te faire foutre !» en réponse à une déclaration de Macron évoquant la possibilité de reconnaître un État palestinien. Une proposition bien tiède, et qui arrivait beaucoup trop tard, mais inacceptable pour Netanyahou junior. Dans son message, celui-ci appelait hypocritement à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, de la Corse, et même de la « Guinée française », qui s’appelle désormais la République de Guinée et qui est indépendante depuis… 1958.
Yaïr Netanyahou est désormais influenceur : il compte 230.000 abonnés sur X, près de 150.000 sur Instagram et anime une chaîne YouTube où il publie un podcast modestement intitulé : «The Yair Netanyahu Show». Son premier invité ? Eduardo Bolsonaro, fils de l’ancien dirigeant d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro. Encore un fils à papa fasciste.
Le fils de Benjamin Netanyahou est engagé auprès de la frange la plus radicale de l’extrême droite nord-américaine : misogyne, islamophobe, raciste et même… antisémite. Il a publié des articles pour le média trumpiste Breitbart News, a réclamé dès 2018 sur Facebook «le départ de tous les musulmans et Palestiniens d’Israël» – Facebook avait alors suspendu ses publications, il avait dénoncé une «police de la pensée». Il traite aussi les palestiniens de «bâtards» et autres mots fleuris sur internet.
Yaïr Netanyahou intervient comme un gangster dans la vie politique israélienne. Il a qualifié les procureurs en charge des poursuites contre son papa, accusé de corruption, de «traîtres», tout en précisant que «la trahison est passible de la peine de mort». Des menaces contre la justice, un grand classique des fascistes. Il a aussi comparé les enquêteurs chargés de cette affaire à la Gestapo et à la Stasi, les polices nazies et Est-allemande.
En juillet 2020, Yaïr Netanyahou publiait les adresses et numéros de téléphone de membres d’un mouvement d’opposition à son papa, et appelait ses abonnés à manifester devant leurs domiciles. Une mise en danger assumée. Ces dernières semaines, il dénonce violemment les «gauchistes», «l’État profond» ou encore la demande d’une commission d’enquête sur le 7 octobre, réclamée par les familles de captifs israéliens. Une commission qui risquerait de prouver ce que tout le monde sait : Netanyahou a laissé faire – a minima – l’attaque 7 octobre pour consolider son pouvoir et lancer une opération génocidaire à Gaza.
En 2018, un média israélien diffusait un enregistrement de Yaïr Netanyahou racontant au fils d’un industriel du gaz israélien que Benjamin Netanyahou avait permis un accord commercial de 20 milliards de dollars qui lui a bénéficié. Dans un autre enregistrement, il tenait des propos orduriers sur les femmes et racontait son recours à des prostituées. À 33 ans, il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour diffamation. Notamment suite à la plainte d’une député israélienne a qui il avait ordonné de «coucher avec un Arabe». Plusieurs condamnations pour diffamation, harcèlement et pour appel au meurtre sont en attente de jugement.
Enfin, Yaïr Netanyahou est un grand ami des fascistes et des nazis occidentaux. En 2017, des néo-nazis défilent à Charlottesville aux USA. Un militant d’extrême droite fonce en voiture sur un cortège antifasciste et tue une jeune militante, Heather Heyer. Suite à cet attentat à la voiture bélier, il écrit que la gauche est plus dangereuse que les néonazis. Depuis, il soutient avec ferveur Donald Trump, mais aussi le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), littéralement néo-nazi.
Il reprend même les préjugés antisémites de l’extrême droite blanche et s’attaque à George Soros, milliardaire juif américano-hongrois, survivant de l’Holocauste, qui finance certaines ONG caritatives. Il l’accuse de «détruire la société israélienne de l’intérieur». Soros est une cible obsessionnelle de la galaxie fasciste et antisémite depuis des années.
Le 9 septembre 2017, il partageait sur Facebook une image représentant Soros au sommet du pouvoir, qui pendait le monde devant un reptile, à côté d’une caricature antisémite – le «happy merchant», représentant un marchand juif avec tous les codes des années 1930. Cette image provenait de sites nazis étasuniens. Suite à cette publication, le fils de Netnayahou avait reçu le soutien de néonazis américains, notamment celui de David Duke, l’un des chefs du Klu Klux Klan.
Malgré ce charmant palmarès, Yaïr Netanyahou est régulièrement présenté comme «un conseiller non-officiel de son père», certains médias israéliens parlent même d’une «coalition Yaïr Netanyahou». Dès 2017, il avait rencontré Donald Trump avec son père, de même qu’en 2019. Il a aussi convaincu son père de traiter avec clémence le cas d’un soldat israélien, Elor Azaria, condamné pour avoir exécuté un palestinien désarmé, et serait en partie responsable de la fascisation de son père. En tant qu’influenceur sur internet, il vise la base électorale jeune et suprémaciste en Israël.
Le génocide, une affaire de famille.
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