Partout en Europe, l’extrême droite part à l’assaut du pouvoir politique quand elle n’y est pas déjà, et les milices fascistes tentent de faire régner la terreur dans les rues. Nouvel exemple en Belgique ces derniers jours.

Dimanche 4 mars, la finale de la Coupe de Belgique opposait les équipes de foot d’Anderlecht et Bruges à Bruxelles. Des hooligans d’extrême droite du club de Bruges ont organisé une descente raciste dans les quartiers populaires de Ribaucourt et Molenbeek, qui comptent d’une importante communauté issue de l’immigration maghrébine. Ce commando raciste, composé d’une centaine d’hommes cagoulés, a agressé des passants et vandalisé des commerces en hurlant des injures islamophobes.
Le média Bruxelles Dévie raconte que «dès le début de l’après-midi, alors que le match n’avait pas encore commencé» ces hooligans ont lancé les premières attaques. «Des images particulièrement violentes diffusées sur les réseaux sociaux montrent ces supporters rouer de coups un commerçant ainsi que des habitant·es du quartier. Des témoignages font récit d’insultes racistes et islamophobes, ou encore de crachats sur des femmes portant le hijab.» Plus troublant encore, «durant toute la journée, ces violences racistes se sont déroulées sans intervention des forces de l’ordre». Quand on connaît les dispositifs policiers déployés lors de matchs considérés comme «à risque», on peut s’étonner du laisser-faire des autorités.
Les agresseurs seraient issus des North Fanatics 13, un groupe d’ultras du Club Bruges, connu pour ses idées d’extrême droite. Le sociologue Jean-Michel De Waele souligne que «le quartier de Molenbeek n’est pas sur le trajet direct vers le stade. Il y avait la volonté certaine d’aller chercher les problèmes et d’aller casser de l’Arabe». «Comment est-il possible de laisser des hooligans racistes et violents semer la terreur à Molenbeek ?» a demandé Jamal Ikazban, député bruxellois socialiste.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour les fascistes. Les jeunes habitants du quartier ont organisé une contre-attaque collective. Plusieurs hooligans ont été attrapés et sévèrement corrigés. Des vidéos montrent la riposte populaire contre les agresseurs, qui ont pour certain été sérieusement blessés.
Malgré ce déferlement raciste, des mères de famille musulmanes de Molenbeek ont porté secours à des hooligans allongés au sol, sonnés. Des images montrent des dames voilées amener de l’eau à ceux qui étaient venus dans leur quartier pour les agresser. Une grandeur d’âme que les racistes n’ont pas. Les hooligans néo-nazis ont été abandonnés par leurs camarades, mais aidés par des personnes musulmanes qu’ils détestent.
Cette descente ratée de l’extrême droite rappelle celle organisée en novembre 2023 à Romans-Sur-Isère, près de Valence. À l’époque, l’extrême droite française s’était précipité sur la mort du jeune Thomas, poignardé lors d’une soirée, pour alimenter sa propagande raciste. Un raid avait été organisé dans un quartier populaire de la ville, aux cris de «Islam hors d’Europe», «la France nous appartient» ou encore la devise prisée des néofascistes «Europe, jeunesse, révolution».
Là encore, les racistes étaient tombé sur un os. Des habitants avaient riposté et attrapé plusieurs néo-nazis. Dans le téléphone de l’un d’entre eux se trouvaient de nombreux messages racistes à propos d’attaques sur des «bougnoules» et d’ordres donnés par un certain «gros lardon», le chef de la bande. Lors de cette descente, des habitants du quartier avaient protégé les racistes qui avaient été frappés. Sans cela, ils auraient pu finir beaucoup plus mal.
À Bruxelles, le lundi 5 mai, des centaines de personnes se sont réunies suite à l’attaque raciste commise la veille. Une manifestation de colère, qui a entraîné des affrontements avec la police et une forte répression. En Belgique, une coalition de droite et d’extrême droite est au gouvernement.
Pour plus d’informations, suivez le média @bruxelles.devie sur Instagram
AIDEZ CONTRE ATTAQUE
Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.