Après la mer, c’est par la terre qu’on vient bolosser Bolloré : retour sur le deuxième et dernier jour du week-end de mobilisation contre Bolloré en Bretagne
Après un samedi réussi, entre une flottille antifasciste réjouissante, des conférences aux thématiques essentielles et rassemblant de nombreux collectifs, ainsi qu’une soirée festive où ont résonné les slogans antifascistes et chants de soutien à la Palestine, c’est un « pique-nique déterminé chez Bolloré » qui était au programme du dimanche ensoleillé, et une table-ronde internationaliste sur le camp. Direction Ergué-Gaberic, petite commune bretonne où Bolloré prend ses aises : outre le manoir familial, on y trouve Blue solutions, une entreprise de fabrication de batteries au lithium qui appartient à la branche écocidaire de son empire.
Les 600 manifestant-es, après s’être faufilé-es à travers les contrôles routiers, se rassemblent autour de la batucada toute de rose vêtue. Le cortège, avec à sa tête des banderoles annonçant « la piraterie n’est jamais finie » et « mettre Bolloré en pièces », s’avance vers l’usine par la route, décorant au passage les façades. « Bolloré= boloss » peut-on lire sur un mur. Il se retrouve rapidement stoppé par les forces de l’ordre. La milice du capital entend bien protéger les intérêts du milliardaire ultra réactionnaire, comme la veille. Mais il en faut plus pour décourager nos manifestant-es : un groupe déterminé de 150 personnes décide de couper à travers champs pour atteindre l’usine, profitant de la diversion du cortège resté sur la route. Malheureusement repoussé par des tirs de lacrymogène, le cortège déter’ fait demi-tour.
Pendant ce temps, sur la route, la manifestation festive s’avance petit à petit vers l’usine malgré les tirs de lacrymo. S’improvise alors un fest deiz devant le cordon de gendarmes au son de l’accordéon. « Bolloré casse toi, la Bretagne est antifa » entonne-t-on. Mais les gendarmes finissent par comprendre qu’il s’agit là d’un stratagème pour laisser le temps au cortège déterminé d’atteindre la cible ! En effet, ce groupe furtif est reparti discrètement par un autre passage. Cette fois-ci, c’est la bonne : en se frayant un passage à travers bois, les voilà rendus dans le verger derrière l’usine. On aperçoit le nom de Bolloré sur un bâtiment. Mais les chiens de garde protègent l’usine de l’intérieur, et se placent le long des grillages, rejoints par leurs collègues qui accourent paniqués, ayant enfin compris la manœuvre.
Qu’à cela ne tienne, les grilles ne les protègent pas de la pluie de projectiles divers et variés qui s’abat sur eux. Les voilà recouverts de peinture. Les agents mécontents tirent du gaz lacrymogène et des grenades désencerclantes, mais le cortège se reforme encore et encore, protégé par les arbres du verger. Après plusieurs tentatives, le collectif se décide à faire demi tour, lorsque les gendarmes chargent par l’arrière, interpellant une personne.
Ce week-end de mobilisation aura réuni plus de 2500 participant-es, et combiné un ensemble de modes d’action très divers pour affirmer haut et fort son message : «Sur mer comme sur terre, Bolloré on va pas te lâcher».
AIDEZ CONTRE ATTAQUE
Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.