En Vendée, des militant-es écologistes en lutte contre un projet de Surfpark organisent une rencontre le 15 juin prochain, à Talmont Saint Hilaire.

Encore un projet délirant
On pourrait croire à une mauvaise blague venue des Pays de Retz, mais c’est bien en Vendée que les autorités locales veulent imposer un énième projet qui paraît sorti d’un multivers. Dans l’un des départements qui dépend le plus des conditions météorologiques et climatiques pour assurer la bonne gestion de ses eaux, la mairie de Talmont Saint-Hilaire, commune de 8.000 habitant-es dirigée par la droite extrême, veut pomper en mer 13.500 mètres cubes d’eau salée pour remplir deux bassins à 250 mètres de l’océan. Le tout à proximité d’une zone Natura 2000, pour fabriquer des vagues artificielles pour les surfeurs.
Saccage capitaliste
Ce projet à 8 millions d’euros d’argent public, vendu par une mairie réactionnaire comme étant «d’utilité publique» pour la croissance et le développement touristique du territoire, n’est qu’un prétexte pour engraisser les entreprises les plus riches. En effet le projet à été confié à une société nommée «Les Frangines», qui appartient aux filles du géant de la construction PRB – Produits de Revêtement du Bâtiment, une firme du BTP très implantée en Vendée.
Si la côte vendéenne est très majoritairement une zone de tourisme pour les classes populaires, ce n’est pas clairement pas le choix du maire Maxence de Rugy – non ce n’est pas une blague, il est bien de la même lignée aristocratique qu’un célèbre amateur de homard. Pour situer politiquement ce garçon, on peut se contenter de dire qu’il a été le chef de cabinet de Bruno Retailleau «dont il est un fidèle depuis de nombreuses années» explique Ouest-France. De quoi poser un pedigree.
En moyenne, une heure dans un Surfpark de ce type coûte 80€ – sans compter la location du matériels. Le surf est un sport qui demande de l’investissement matériel – combinaison, planche, dérive… – et peut engendrer d’autres dépenses pour le pratiquer – licence de club, essence pour les trajets si on n’habite pas sur la côte. Mais ces dépenses sont atténuées par la gratuité d’accès aux plages. On imagine mal les pratiquants estivaux ou néophytes smicards débourser 80€ pour passer une heure dans des vagues artificielles, alors que des clubs se situent à 250 mètres, sur les plages naturelles, pour beaucoup moins cher.
On peut aussi questionner la vitesse à laquelle le permis de construire à été délivré l’été dernier, en 15 jours seulement – la durée minimale d’une enquête publique – et la vitesse de la vente d’un chemin communal à l’entreprise chargée du projet.
Impact environnemental
Ce Surfpark, comme tous les projets inutiles et absurdes, aura des conséquences très néfastes pour l’environnement : 8 hectares sont concernés, qui seront artificialisés pour implanter un bassin, un parking sur deux niveaux, des cuves, des locaux techniques et autres boutiques.
Pour créer une vague, la nature utilise la force du vent. Pour créer une vague artificielle, il faut des moteurs puissants et très énergivores. Même si aujourd’hui nous ne connaissons pas la nature des moteurs utilisés pour ce projet en particulier, il n’existe aucune vague artificielle qui ne soit pas une aberration écologique, ni un gouffre énergétique.
Le projet annoncé ne précise pas comment seront stockées les eaux souillées et saumâtres qui stagneront dans les bassins. Seront-elles rejetées sur le littoral en pleine période estivale ? La légèreté du dossier concernant le respect de l’environnement est une alarme supplémentaire.
Un premier rendez-vous le 15 juin
Dans ce contexte d’effondrement du vivant, de passage en force des industriels et de politiques écocidaires ainsi que la faiblesse des avancé écologiques de ces dernière années, la résistance s’organise contre ce projet aberrant.
Écologistes, anticapitalistes, riverains de la commune donnent rendez-vous le 15 juin pour un « pique nique festif » qui saura l’occasion de créer les première rencontres et initiatives et d’organiser la luttes contre ce projet qui n’a sa place nul part. Vous pouvez soutenir la pétition contre le Surfpark du collectif ACdeVague qui à déjà reçu plus de 8.500 signatures.
Rendez-vous à 12h à Talmont Saint-Hilaire, sur la plage du Veillon, côté estuaire. Un drapeau sera planté sur la plage pour retrouver le rassemblement.
Pour plus d’informations sur ce sujet vous pouvez suivre : ACdeVagues sur Instagram, Bastyon de Résistance sur Instagram et Facebook et ZAD de la Dune sur Facebook.
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