Depuis le début du génocide, la France a exporté 15 millions de pièces militaires vers Israël


«Un flux ininterrompu» : mensonge d’État et complicité de crimes contre l’humanité


«Un flux ininterrompu» : La France entre mensonge d'État et complicité de crimes contre l'humanité, sur lit de cartouches de fusil mitrailleur.

«La position de la France est on ne peut plus claire. Il n’y a pas d’armes vendues à Israël», assurait le 6 juin le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Le même jour, Jean-Noël Barrot, ministre des affaires étrangères, jurait sur RTL : «Nous ne livrons pas de matériel militaire utilisé à Gaza». Lors d’une audition en février 2024, Sébastien Lecornu jouait sur les mots, expliquant que la France ne fournissait à Israël que des équipements permettant «d’assurer sa défense». Ce qui ne veut absolument rien dire, puisque l’extrême droite israélienne estime qu’il faut exterminer ou déporter tous les palestiniens pour assurer sa prétendue «défense». Quant à Macron, le roi des menteur, il estimait dès le mois d’octobre 2024 : «Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza». Il promettait : «La France n’en livre pas».

Ce sont tous des menteurs, en plus d’être complices de crimes contre l’humanité.

Ce mardi 10 juin, un rapport a été dévoilé lors d’une conférence de presse à l’Assemblée Nationale, révélant que 15 millions d’articles militaires ont été livrés à Israël depuis octobre 2023 !

Ce travail est le fruit d’une enquête approfondie menée par une dizaine d’organisations dont Stop Arming Israel, ATTAC, l’Association France Palestine Solidarité ou BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanction. Elles se sont plongées dans les données douanières et fiscales de l’État israélien, dans la catégorie relevant des «armes et munitions» importées. Plus de 15 millions d’articles vendus par la France figurent comme pouvant être destinés à l’usage de l’armée israélienne. Ces produits entrent dans la catégorie «bombes, grenades, torpilles, mines, missiles et autres munitions de guerre» d’une valeur de plus de 7 millions d’euros, ainsi que 1868 articles dans la catégorie «pièces et accessoires de lance-roquettes, grenades, lance-flammes, artillerie, fusils militaires et fusils de chasse», d’une valeur de plus de 2 millions d’euros.

Le rapport parle d’un «flux ininterrompu» depuis octobre 2023, par voie aérienne et maritime. La France arme assidument le génocide, sachant que les ventes de munitions sont toutes validées par les plus hauts responsables de l’État. Les données ne précisent pas la description exacte de chaque article ou lot d’articles, les organisations à l’origine du rapport soulignent donc qu’une enquête approfondie devra préciser l’usage qui a été fait des composants français dans l’armement israélien.

La France viole ainsi le traité de l’ONU sur le commerce des armes, censé empêcher les ventes d’armes en cas de risque de violation des droits humains. Ces révélations scandaleuses interviennent à une semaine de l’ouverture du salon du Bourget, le plus grand salon d’armement du monde, où exposeront des fabricants d’armes du monde entier, y compris israéliens, à quelques kilomètres du centre de Paris !

Avant le mois d’octobre 2023, durant la décennie passée, la France avait vendu pour 200 millions d’euros d’armes à Israël. Rien que depuis l’élection de Macron en 2017 et 2023, 111 millions d’euros d’armes avaient été exportées vers l’État colonial. La France est le premier fournisseur européen d’armement à l’État d’Israël et échange aussi des «savoirs» avec l’État hébreu. Par exemple, Darmanin avait officiellement demandé des conseils à Israël pour maintenir l’ordre après les révoltes pour Nahel durant l’été 2023.

Puisque nos gouvernants sont des menteurs et des complices, seule la mobilisation populaire semble pouvoir enrayer la marche féroce du génocide. La semaine dernière, les dockers de Fos-Sur-Mer bloquaient l’exportation de 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs sur un navire destiné à Israël. Ces pièces sont fabriquées par la société française Eurolinks, basée à Marseille. La CGT des dockers avait aussi refusé de charger deux autres conteneurs remplis de tubes de canons, eux aussi destinés à Israël.

Près de Grenoble, le 10 avril dernier, les salariés de l’usine STMicroelectronics se mettaient en grève pour dénoncer la collaboration de leur entreprise avec Israël. STMicroelectronics fabrique des puces électroniques «à double usage» : ces semi-conducteurs peuvent être utilisés aussi bien pour des utilisations civiles que pour des dispositifs militaires. Le débrayage des salariés avait eu lieu en coopération avec Urgence Palestine et Stop Arming Israël. Une action inspirante qui montre la voie à suivre.


Pour plus d’informations : @stoparmingisraelfrance

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