
Samedi 5 juillet, Macron hurlait, hors de lui, devant une foule en délire, rappelant étrangement le candidat de 2017 qui s’époumonait «C’est notre projeeet !» Cette fois-ci, il s’adressait au mouvement des «Jeunes avec Macron», qui fêtait ses 10 ans. Le président s’écriait devant ses fans : «J’ai besoin de vous dans 5 ans, dans 10 ans… Vous serez là. Comptez sur moi. Je serai là avec vous».
Macron vise donc ouvertement les élections de 2032, voire de 2037. Dans le même discours, il a appelé les macronistes à rester «unis», «responsables» et à agir : «Si dans les deux ans qui viennent, on passe notre temps à parler de 2027, à ne rien faire, à être dans les calculs, à être dans les divisions, ce sera aucun d’entre nous dans deux ans». Autrement dit : malgré ses élections perdues, ses coups de force et la détestation généralisée qu’il inspire en plus de son alliance assumée avec l’extrême droite, le président compte appuyer sur l’accélérateur jusqu’aux prochaines élections pour continuer de tout saccager.
Selon la Constitution, Macron ne peut pas briguer de troisième mandat. Mais plusieurs signaux inquiétants montrent qu’il envisage de s’accrocher au pouvoir.
Il y a quelques mois, il nommait son ami Richard Ferrand, macroniste de la première heure, au Conseil Constitutionnel. Il s’agit d’une institution chargée de veiller à ce que les décisions politiques soient conformes à la Constitution ainsi qu’à la régularité des élections. Et justement, le 18 juin 2023, Richard Ferrand réclamait dans les médias une modification de la Constitution pour que Macron puisse exercer un troisième mandat, et donc se représenter en 2027. Ce qui est interdit actuellement. Curieux hasard…
Le 24 juin 2023, alors que la colère contre la réforme des retraite grondait encore, l’ancienne ministre Roselyne Bachelot déclarait : «Tout le monde est d’accord pour une troisième candidature d’Emmanuel Macron». Elle insistait : «Limiter à deux mandats est une privation de démocratie. C’est une privation d’opportunité, quelle qu’elle soit, pour les citoyens».
Le 30 août 2023, Macron disait devant les chefs des partis politiques reçus lors d’une réunion : «Ça a été une funeste connerie de limiter les mandats présidentiels». Au début de ce mois, Le Figaro rapportait déjà ces propos de Macron : «Je ferai tout ce que je peux faire jusqu’en mai 2027. Et je vais faire beaucoup, croyez-moi».
En Russie, Poutine a signé un décret modifiant la Constitution pour lui permettre de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2036, alors qu’il ne pouvait enchaîner que deux mandats consécutifs. De même pour les autocrates de Centrafrique, de Chine ou du Sénégal, qui veulent rester au pouvoir au-delà de deux mandats. Voilà les régimes qui inspirent les soutiens du macronisme. Et si son fan club – désormais très restreint, il faut le dire – ne lui permettait pas de tenter sa chance en 2027, rien n’empêche Macron de faire un come back en 2032, comme il l’a dit devant les jeunesses macroniennes.
Usage massif du 49-3 rendant obsolète le Parlement, gouvernement minoritaire qui passe en force sur tous les sujets, répression militarisée de toute contestation, dissolutions d’organisations dissidentes, antiterrorisme contre les écologistes, discours guerriers… Et bientôt, Macron président à vie ? Ce cauchemar est réel, réveillons-nous.
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