⚠️ Trigger warning : nos élu-es sont fragiles, prenez-en soin ! ⚠️

La directrice adjointe d’une société de conseil opposée à l’autoroute A69 convoquée par la police pour une “poignée de main longue et intense” avec l’élue PS Carole Delga
Si l’on connaissait Achille pour la fragilité de son talon, à présent on connaît Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, pour la fragilité de son poignet. On apprend ce mardi 12 août que Magali Farenc, une femme de 50 ans opposée au projet inutile et destructeur de l’A69, a été convoquée au commissariat pour une “poignée de main longue et intense”.
L’histoire commence en septembre 2024, lorsque Magali Farenc croise Carole Delga à une soirée dans un “restaurant huppé” de Toulouse. On imagine que l’ambiance devait être révoltée… Le journal Le Monde explique qu’à cette soirée se trouvait tout le gratin toulousain, notamment des membres du Medef, des notables locaux… C’était l’un de ces événements, trop fréquents dans les grandes villes, qui réunit les petits barons politiques et les dirigeants économiques, dans un mélange consanguin favorable aux conflits d’intérêts.
La dangereuse reprise de justice, qui était elle-même invitée à cette petite sauterie entre notables, raconte : “Je m’apprêtais à quitter la soirée, lorsque je croise Mme Delga à l’intérieur du restaurant. Elle me tend la main et me dit bonjour, et j’en profite pour lui rappeler ce qui est en train de se passer sur le tracé de l’A69, avec une famille expropriée et victime d’actions violentes de la part de partisans du projet. Je lui rappelle qu’elle a une part de responsabilité là-dedans et qu’elle ne répond pas aux questions et aux interpellations des citoyens sur les réseaux sociaux.”
C’est à ce moment que survient le drame : la “poignée de main longue et intense”. Et c’est ainsi que Magali Farenc se retrouve convoquée près d’un an plus tard au commissariat pour “violences volontaires sans incapacité totale de travail sur une personne dépositaire de l’autorité publique”. Plutôt que d’ignorer la plainte ridicule de Carole Delga, la justice et la police ont donc organisé la convocation et l’interrogatoire d’une personne dont le seul tort est d’avoir partagé son opinion.
Après 45 minutes d’entretien, la dangereuse agresseuse d’élue ressort libre : l’affaire est classée car l’infraction est “insuffisamment caractérisée”… Si une poignée de main peut être considérée comme violente, comment peut-on qualifier les mains arrachées par des grenades lors des révoltes des Gilets Jaunes ? Comment caractérise-t-on les yeux rendus aveugles par des tirs de LBD ? Comment caractérise-t-on la mort d’un jeune de 17 ans percuté par une voiture de police ? Les mots ont un sens.
Carole Delga, qui surjoue la sensibilité pour une simple discussion, est pourtant une élue très violente. Elle appartient à ce PS qu’on aurait aimé voir disparaître depuis longtemps : l’aile droite du parti, celle qui soutenait Valls et les mesures les plus liberticides. Carole Delga appuyait la répression des Gilets Jaunes, elle appelait à «interdire toutes les manifestations pro-Palestiniennes» en 2023, et signait il y a encore quelques semaines une tribune pour «refuser le terme d’islamophobie» dans un contexte d’explosion des agressions contre les musulmans et musulmanes.
Carole Delga fait ainsi partie de ces politiciens « de gauche » qui préfèrent la droite et l’extrême droite à la France Insoumise, et qui couvrent le génocide à Gaza. Par ses choix politiques, elle est donc la complice de violences, mais elle est aussi directement responsable de faits graves contre des écologistes sur le territoire qu’elle administre : mutilations, tentatives d’homicides et traumatismes, qui ont frappé des dizaines d’opposant-es à son projet routier.
D’ailleurs, les milices pro-A69 multiplient les intimidations et exactions. Cinq d’entre eux, chefs d’entreprise et élus, comparaîtront en novembre prochain pour dégradations, divulgation de données personnelles et association de malfaiteurs. Un élu opposé au projet a reçu un coup de poing par un ouvrier du chantier, et un agriculteur a vu ses installations dégradées. Sans que Carole Delga ne prenne la parole pour condamner ces actes.
À peine quelques jours après la condamnation à un stage de citoyenneté d’une femme ayant interpellée Bayrou sur son budget inique et l’affaire Bétharram, nos élu-es sont décidément très fragiles. Que les décideurs se méfient, à se montrer si vulnérables, cela pourrait donner des idées pour les faire tomber plus vite…
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