Les marchés financiers attaquent la France


La «note» de la France qui baisse sur les marchés financiers, qu’est-ce que ça veut dire ?


Mr Burns, le seul vrai "Mozart de la finance", se frotte les mains face à la baisse de la note de la France après des années de macronisme.

Les politiques de Macron provoquent une attaque des marchés financiers contre la France. Notre «Mozart de la finance», «virtuose de l’économie» et autres flatteries insanes offertes à Macron par les médias pour le faire élire, étaient une escroquerie totale. 7 ans après son arrivée au pouvoir. Non seulement les services publics vitaux sont dévastés, les salaires baissent en valeur réelle et la misère augmente, mais même sur le plan strictement budgétaire c’est une catastrophe. La dette explose, les dépenses massives pour aider les entreprises et faire des cadeaux aux riches coûtent une fortune, et la France a connu les pires déficits commerciaux de son histoire ces dernières années. Nous avons un manager tyrannique et incompétent à la tête du pays.

Le 12 septembre, l’agence de notation étasunienne Fitch a choisi de baisser la «note» de la dette de la France, en la faisant passer de AA- à A+. Notre économie est rétrogradée sur les marchés financiers. Comme tous les pays du monde, la France reçoit une note par des agences bancaires : AAA, AA-, BB+, etc. Les États sont les élèves des marchés financiers. Des «agences de notation» contrôlées par les grandes banques félicitent ou sanctionnent ainsi les pays s’ils ont bien appliqué le programme néolibéral ou pas. Et lorsque la note baisse, les intérêts, c’est-à-dire la somme supplémentaire à rembourser en cas d’emprunt, augmente.

La France emprunte actuellement à un taux de plus de 3% contre 2,5% pour l’Allemagne qui a de meilleures notes par exemple. La charge de la dette pourrait s’élever à 70 milliards d’euros à l’horizon 2027, plus que le budget total de l’éducation ! Une somme qui pèse fortement sur les finances publiques, tout ça pour engraisser de grandes banques qui prêtent de l’argent fictif ! C’est ce mécanisme ignoble de «notation» qui a provoqué la banqueroute de l’État grec par exemple, qui ne pouvait plus emprunter, ce qui a conduit à une crise sociale terrible. En 2001, la «note» de l’Argentine passait de B à C, provoquant une immense crise économique dans le pays et une batterie de mesures néolibérales très violentes.

Comment en est-on arrivé là ? Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, la dette publique française est passée de 2.262 à 3.305 milliards d’euros en 2025, soit une hausse de 1.043 milliards. Aucun pays européen n’a creusé sa dette aussi fortement sur la même période. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques – OFCE – ce déficit colossal s’explique d’abord par la baisse de la fiscalité sur les entreprises et les ménages les plus aisés. Pour parler simplement, Macron a créé de la dette en aidant les riches à s’enrichir.

Cette offensive des marchés n’est donc pas due à un État «trop généreux» mais au contraire aux politiques néolibérales et irresponsables de Macron. En juillet 2024, la Commission européenne ouvrait une procédure pour déficit public excessif contre l’État français.

En avril 2023, au moment du mouvement des retraites, alors que la situation politique et sociale de la France était déjà tendue, Fitch abaissait déjà la note à AA-. L’agence de notation justifiait cette baisse par les tensions sociales : «L’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes». Par ses 49.3, provocations et coups de force, Macron génère lui-même une instabilité économique qui agace ses propres amis financiers.

Pour autant, faut-il s’affoler ? Non, car l’abaissement de la note française n’a pas eu de gros effets pour le moment sur les marchés. En réalité, tous les pays industrialisés sont très endettés. Par exemple, la dette des États-Unis dépasse actuellement les 125% du PIB, contre environ 111% pour la France. Les éditorialistes ne vous diront pourtant jamais que les USA sont en banqueroute. Et un État peut toujours refuser de rembourser sa dette, qui n’est jamais qu’un prêt fictif qui ne sert qu’à engraisser les spéculateurs.

Par contre, cet abaissement de la note française en dit long sur l’incompétence du macronisme. Si tout le monde comprenait l’économie, l’Élysée serait en feu depuis longtemps. Par exemple, savez-vous que Macron émet des emprunts indexés sur l’inflation ? Si vous empruntez 100€ et qu’il y a 10% d’inflation dans l’année, vous en devrez 110€ à la banque, qui fait ainsi un profit énorme sur votre dette, sans même compter les intérêts. Plus les prix augmentent, plus la charge de la dette publique augmente. Et les abrutis au pouvoir ont décidé d’aligner la dette française sur l’inflation, juste avant l’explosion des prix lors de la guerre en Ukraine ! Ils ont alourdi considérablement la dette sans aucune raison. Macron est donc en train de mettre l’État français en faillite en faisant des cadeaux faramineux aux banques.

À l’inverse, en 2023, les gouvernements des pays voisins ont massivement augmenté les salaires pour faire face à l’inflation. C’était le cas en Allemagne, en Espagne, en Angleterre… Mais pas en France. À tel point que le salaire minimum chez nous est désormais plus bas que chez nos voisins, pourtant réputés «libéraux». À la fin de l’année 2023, cela a fait baisser le rythme d’inflation en Europe, sauf en France, qui «faisait figure d’exception […] Aujourd’hui, la France est le pays où les prix ont le plus augmenté depuis janvier 2022» expliquait une étude réalisée par l’institut Nielsen IQ. En maintenant des salaires bas, en réduisant les protections sociales, Macron a mal géré l’inflation et a pénalisé la consommation, donc l’économie française.

Et le pire, c’est qu’après avoir créé ces difficultés, les néolibéraux disent qu’il faudrait aller plus loin dans les coupes budgétaires. C’est comme un médecin qui vous inoculerait une maladie grave pour ensuite justifier une thérapie de choc. Ces gens doivent partir. Depuis 40 ans, les gouvernements néolibéraux imposent des mesures de destruction des droits sociaux : casse du code du travail, recul des retraites, baisse des allocations, attaques de la sécurité sociale. Ces réformes sont présentées comme «nécessaires» pour «rembourser la dette». Mais pour qui sont faites ces mesures qui détruisent des vies ? Pour quoi ? Pour faire plaisir aux marchés financiers.

Ironie du calendrier, l’Espagne, où un gouvernement de gauche augmente les salaires et met en place des protections sociales, connaît une forte croissance et a même vu sa «note» relevée par l’Agence Fitch ! Même d’un point de vue capitaliste, Macron fait l’exact inverse de ce qu’il faudrait faire en matière d’économie. À moins de vouloir tout piller et tout détruire, ce qui semble être son véritable «projet» depuis le début.

Alors quelles sont les solutions ? Démanteler les agences de notation et effacer ces dettes illégitime créées par ces banques mafieuses sur de l’argent fictif ? Arrêter d’arroser le patronat de centaines de milliards d’euros d’aide publique ? Remettre sur pied de véritables services publics ? Ce serait du bon sens. Mais notre gouvernement fait tout l’inverse.

AIDEZ CONTRE ATTAQUE

Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.

Faites un don à Contre Attaque, chaque euro compte.