Acidification des océans : la 7ème limite planétaire franchie cette semaine


L’humanité est en guerre contre son hôte


Le fond de l'océan paraît complètement mort : l'acidification des océans risque de bouleverser l'écosystème marin.

Tandis que le président des USA fait son one man show à la tribune de l’ONU, affirmant contre toute évidence scientifique que le réchauffement climatique est «la plus grosse arnaque du siècle», les chercheurs du Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK) ont confirmé cette semaine le dépassement de la 7ème limite planétaire sur 9 : l’acidification des océans. Ces limites ont été élaborées par un groupe de 28 scientifiques internationaux pour évaluer «les limites dans lesquelles l’humanité peut continuer à se développer et à prospérer».

En 2023, c’était la limite concernant le cycle de l’eau douce qui avait déjà été franchie. La pollution et le changement climatique sont en train de modifier progressivement la circulation et les ressources en eau douce, menaçant le fonctionnement de l’écosystème. Seulement deux ans plus tard, c’est la limite planétaire de l’acidification des océans qui vient s’ajouter aux lourdes conséquences de l’activité humaine sur la planète.

Comme nous l’explique Reporterre, «les limites planétaires ne doivent pas être confondues avec les points de bascule du climat. L’objectif n’est pas d’identifier le seuil précis où un système changerait brutalement d’état, mais plutôt de signaler le danger lié à l’approche de ce seuil irréversible. La limite correspond à une zone où les risques augmentent fortement, en tenant compte de l’incertitude, du principe de précaution et de l’inertie propre aux systèmes naturels. Elle est donc définie avant que le point de bascule éventuel ne soit franchi. Le climat en offre une illustration claire : bien avant d’atteindre un point de bascule, il peut déjà exister un point de non-retour, car les effets déclenchés par le réchauffement se poursuivent et s’intensifient, même si les émissions de gaz à effet de serre venaient à cesser».

La limite franchie cette semaine correspond donc à la «réduction du pH de l’océan sur une longue période, généralement sur plusieurs décennies ou plus, causée principalement par le piégeage du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, mais aussi par l’adjonction ou le retrait de substances chimiques dans l’océan. L’acidification anthropique de l’océan se rapporte à la composante de la réduction du pH causée par l’activité humaine» d’après la définition donnée par le GIEC.

Pour faire très simple, l’océan agit comme un puits de carbone et absorbe chaque année environ 25% de nos émissions de CO2. Grâce à ce phénomène naturel, le réchauffement climatique est ralenti. Malheureusement, plus l’océan absorbe nos émissions, plus il s’acidifie. Les conséquences seront multiples : disparition d’espèces marines, migration de la biomasse, répercussions en chaîne avec des espèces qui ne pourront plus assurer leur rôle de filtration de l’eau de mer…

L’acidification océanique a aussi pour effet indirect de renforcer le changement climatique : lorsque l’océan accumule du CO₂, sa capacité à en capter davantage se réduit progressivement. Et il faut rappeler que l’étendue maritime, qui couvre 80% de la planète, et son système de phytoplancton, est le principal puits de carbone de notre planète, plus que les forêts terrestres. Acidifier l’océan risque ainsi de provoquer des effets incalculables à de nombreux niveaux, en plus de dévaster la vie marine.

À l’heure où les reculs écologiques se multiplient partout dans le monde, où la contestation monte face à la radicalisation du capitalisme et où les milliardaires se retranchent en prévision du chaos, le salut de l’humanité – et de ceux qui nous sont chers – ne viendra ni des urnes ni de simples gestes individuels… Nous sommes condamné·es à vivre ou mourir ensemble.

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