Les écussons d’extrême droite de la police française


Il est de notoriété publique que l’extrême droite est très majoritaire dans la police et la gendarmerie en France. À présent, lorsqu’elles interviennent sur la voie publique, les forces de l’ordre affichent de plus en plus ouvertement leurs convictions néofascistes. Deux exemples récents :


À PARIS

Ces derniers jours ont été marqués par une forte répression contre les lycéens qui manifestent pour des mesures sanitaires dans les établissements. Gaz, tirs de LBD, matraques, arrestations… des adultes armés en uniforme se déchaînent littéralement sur des adolescents. C’était notamment le cas devant le lycée Colbert à Paris. Le 3 novembre, les lycéens ont été chargés puis encerclés par des policiers. Et l’un d’eux arborait sur son gilet pare balle plusieurs écussons, dont l’un d’eux figure un casque de spartiate sur fond tricolore. L’imaginaire Spartiate est un classique de l’iconographie d’extrême droite, et il est très répandu depuis la sortie du film 300.Un tel logo militariste sur fond bleu blanc rouge ne laisse aucun doute sur l’idéologie du policier qui l’arbore, à fortiori dans une opération de répression contre des jeunes opposants.

À PIERREFITE

Lors d’une manifestation d’enseignants à Pierrefite, en Seine-Saint-Denis il y a quelques jours, deux policiers municipaux – dont l’un avec un masque tricolore – ont été aperçus avec des écussons à tête de mort évoquant le film « punisher ». En zoomant sur cet emblème, on peut lire une devise : « Dieu jugera nos ennemis, nous organisons la rencontre. » Une menace de mort explicite. Le problème, c’est que le Punisher, personnage tiré de l’univers Marvel, est une image de ralliement de l’extrême droite américaine. Un conseiller municipal choqué a dénoncé ces insignes : « Des policiers municipaux armés et arborant dans le cadre de leurs fonctions de telles revendications politiques s’inscrivent-ils toujours dans le sillage d’une police républicaine ou d’une milice politique armée ? ». Plutôt que de recadrer ses agents, la mairie PS a fait corps: « les policiers ont tous un petit grigri », et étudie même la possibilité de déposer une plainte contre l’élu qui a dénoncé les écussons !

UN PHÉNOMÈNE RÉPANDU

Ce phénomène n’est malheureusement pas nouveau, et il est régulièrement dénoncé. En septembre 2019, un agent des renseignements avait été pris en photo lors d’une manifestation alors qu’il portait sur son T-Shirt un gros logo d’une police militaire ultra-violente brésilienne, les BOPE. D’autres policiers ont été surpris avec des écussons de « punisher » ou des symboles d’extrême droite, notamment à Mantes-la-Jolie lors de la répression de lycéens en décembre 2018, ou encore en juin 2018, un CRS avec un logo ΜΟΛΩΝ ΛΑΒΕ – «viens prendre», littéralement, en grec – slogan de ralliement de l’extrême droite. En juillet dernier, un commissariat parisien affichait même un drapeau sudiste – esclavagiste – à sa fenêtre ! En Allemagne, les unités comportant des policiers d’extrême droite sont dissoutes. En France, ces policiers sont couverts et même souvent promus. Et pour mieux cacher la violence d’État et sa nature fasciste, le gouvernement compte tout simplement interdire de dévoiler la réalité, à travers sa « loi de sécurité globale »


Sources :

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