Chypre est une île située en mer Méditerranée, proche de la Turquie. Composée d’une population majoritairement grecque avec une minorité turque, c’est un État membre de l’Union Européenne. Située au carrefour du Proche-Orient et de l’Europe, Chypre est un point de passage de migrations venues notamment de Syrie.

Dans la partie grecque de l’île, des émeutes racistes ont éclaté depuis une semaine. Dimanche 27 et lundi 28 août, dans la ville de Chlorakas au sud de Chypre, des manifestations contre les réfugiés ont été organisées, réunissant des centaines de personnes qui ont jeté des engins incendiaires, allumé des barricades et saccagé des commerces tenus par des Syriens. Ces premières marches racistes faisaient suite à l’expulsion d’un squat où vivaient des exilés.
Cagoulés, les émeutiers ont renversé des voitures, frappé des étrangers dans la rue et affronté la police, explique le site «Info Migrants». Un ancien député de Chypres, Charalambos Pittokipitis, raconte qu’une femme chypriote s’est «faite frapper par « l’un des nôtres » alors qu’elle tentait de protéger un enfant syrien». Pour faire bonne figure, le lundi soir, la police a fait des arrestations : neuf Chypriotes et une douzaine d’exilés.
Le vendredi 1er septembre, c’est à Limassol, la deuxième plus grande ville de Chypre que les émeutiers racistes se sont déchaînés. Le journal Cyprus Mail rapporte des scènes d’une grande violence : «les voyous ont ciblé toute personne ayant la »mauvaise » couleur de peau. Une femme asiatique qui a vu son entreprise détruite était assise sur le trottoir, incapable de parler à travers ses sanglots». Son magasin avait été pillé. Un salon de coiffure syrien a aussi été brisé.
Les 200 émeutiers vêtus de noir scandaient les slogans comme «Chypre est Grecque», des chants racistes contre les immigrés et la police. Une véritable chasse à l’homme pogromiste a eu lieu. Un Syrien repéré assis sur une plage a notamment été passé à tabac, aux cris de «jetez-le à la mer». Au moins cinq ressortissants étrangers ont été blessés rapporte le journal, qui souligne l’absence flagrante de la police «il n’y avait aucun policier pour surveiller la zone», selon les témoins. «Ils n’ont rien fait. Ils ont tout vu». Des journalistes ont aussi été frappés par la foule.
Les logiques pogromistes sont de retour. En Corse, des tags racistes dans une cité d’Ajaccio ont été inscrits lors d’une mobilisation «contre la drogue et la racaille», suscitant l’admiration de l’extrême droite tricolore. Quelques jours plus tôt, la maison de la famille d’un suspect, maghrébin, arrêté dans une affaire d’agression, avait été attaquée et un tag «arabi fora» posé sur la façade. En Tunisie, de véritables déchaînements racistes en pleine rue contre des subsahariens éclatent depuis des mois à la suite de faits divers, entraînant la déportation de centaines d’entre eux dans le désert.
Le chaos capitaliste sème le racisme, la solidarité et l’entraide entre les peuples est le remède.
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