
Des flash lumineux, des explosions, des vidéos de membres de la «Global Sumud Flotilla» éclairés à la lueur de leurs téléphones, expliquant leurs inquiétudes et décrivant la situation. Ce sont les premières informations, diffusées dans la nuit du 23 au 24 septembre, depuis la flottille pour Gaza, au large de la Grèce.
«Je ne vais pas vous mentir : j’ai peur pour nos vies sur cette flottille. Tous les points sont dans une direction mortelle. Nous continuons néanmoins à naviguer» écrivait au milieu de la nuit le ressortissant Étasunien David Adler, qui dénonce les diffamations israéliennes, largement reprises dans les médias occidentaux, accusant la flottille d’être financée par le Hamas. La députée française Emma Foureau explique depuis un des navires : «Le voilier sur lequel se trouve mon assistant parlementaire a été touché par une explosion. Le foc est détruit.»
La flottille en route pour Gaza à été attaquée par un essaim de drones dans les eaux internationales. Les équipages rapportent entre 7 et 8 explosions probablement causées par des bombes assourdissantes, d’après les vidéos, mais aussi des fusées éclairantes et des «produits suspects» relâchés sur les navires. Au moins deux bateaux sont endommagés. C’est une violation du droit maritime.
La flottille compte plus de 50 bateaux d’au moins 44 pays, avec à leurs bords des centaines d’activistes emportant des denrées humanitaires. Il s’agit de la plus grande flotte civile jamais conçue contre le colonialisme israélien, afin de briser le blocus de Gaza. À bord se trouvent des dizaines de français, dont plusieurs élu-es et journalistes. Si la France n’intervient pas contre ces attaques, elle se rend complice de non assistance à personne en danger contre ses propres ressortissant-es.
Dans la nuit du 8 au 9 septembre, peu après minuit, au large du port de Tunis, la flottille pour Gaza avait déjà été victime d’une attaque de drone. Le navire baptisé «Family Boat» avait été frappé par un engin incendiaire venu du ciel, comme le montrent différentes vidéos de surveillance. Comme la nuit dernière, il n’y a heureusement pas eu de victimes. Il s’agit manifestement d’un geste destiné à terroriser la flottille plus qu’à commettre des assassinats… pour le moment.
Le mouvement international et non-violent des «flottilles de la liberté» est né en 2008 pour dénoncer, déjà à l’époque, le blocus de Gaza. En 2010, Israël avait attaqué une précédente flottille qui s’approchait des côtes gazaouies. À l’époque, le convoi naval était composée de 8 bateaux acheminant 682 militant-es et 10.000 tonnes de matériel et d’aide humanitaire. On trouvait à bord des personnalités politiques, religieuses, des élu-es, des journalistes…
Plusieurs bateaux avaient alors été sabotés par l’armée israélienne. Et tandis que la flottille se trouvait encore dans les eaux internationales, les militaires avaient donné l’assaut en pleine nuit, avec des zodiacs et un hélicoptère. Après avoir tiré des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes sur le navire, tuant plusieurs militant-es, des tirs à balles réelles avaient visé l’équipage. En tout, 9 humanitaires avaient été tué-es, dont plusieurs ayant reçu des tirs dans le dos ou à l’arrière de la tête : des exécutions. L’année suivante, une deuxième flottille avait renouvelé la tentative, mais elle avait à son tour été agressée par l’armée israélienne.
Malgré le terrorisme israélien, la «Global Sumud Flotilla» promet que sa mission pour briser le siège de Gaza se poursuivra. Reste à savoir si les dirigeants occidentaux, qui viennent de «reconnaître» la Palestine devant toutes les caméras du monde, agiront concrètement pour protéger les équipages. Rappelons que la flottille ne fait que tenter d’appliquer le droit : le blocus de Gaza est illégal, et la population meurt de faim dans l’enclave palestinienne.
Des réponses simples et efficaces peuvent être mises en place tout de suite : des forces d’interposition internationales déployées autour de Gaza, en Cisjordanie et en protection de la flottille, autorisées à riposter militairement aux exactions sionistes. Elles permettraient de faire cesser la tragédie rapidement.
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