Racisme, glorification des chambres à gaz et du viol : bienvenue chez les Jeunes Républicains


Si vous avez toujours rêvé de savoir à quoi ressemblerait une conversation Telegram tenue par des nazis, les «Young Republicans» l’ont fait pour vous. Les Young Republicans, ce sont les membres du Parti Républicain des USA, âgés entre 18 et 40 ans – une sorte d’équivalent des Jeunes Socialistes ou des Jeunes en marche, mais version trumpiste.


Une casquette "Make America Great Again" est brandie lors d'un meeting de Trump : les jeunes Républicains ont su s'emparer du discours hardcore du président des USA.

Lundi 13 octobre le média étasunien Politico publiait le contenu d’une conversation sur l’application Telegram entre une dizaine de ses membres influents. La fédération est formée de 527 organisations de jeunes membres du parti Républicain américain – surnommé le GOP, Grand Old Party, aux États-Unis. La fédération s’organise aussi bien au niveau national qu’au niveau des différents États du pays.

À travers 7 mois de conversation entre janvier et août, on peut suivre les tribulations de ces politiciens en herbe pour prendre le contrôle de l’organisation sur une ligne pro-Trump. Le surnom donné au chat en référence à leur mouvement politique au sein des Young Republicans donne directement le ton : « RESTOREYR WAR ROOM ». S’il s’agissait simplement d’une chronique entre stratégies de pouvoir et intrigues politiques alors on pourrait s’arrêter là. Mais la lecture des 2900 pages obtenues par Politico donne un aperçu à glacer le sang de la vision du monde des disciples de Trump.

251, c’est le nombre de fois où apparaissent les mots «nègres» et «pédés» dans la conversation. Les noirs sont régulièrement décrits comme des singes ou comme le peuple «pastèque». Il s’agit d’un stéréotype présent dans les États du sud qui fait référence aux cultures de pastèques créées par les anciens esclaves après la guerre civile. Symbole d’émancipation pour les populations noire-américaines, la pastèque est devenue a contrario le symbole de la perte de domination des blancs. Il est aujourd’hui utilisé pour faire référence aux noirs comme des personnes sales et arriérées.

Les républicains ayant soutenu l’esclavage sont plusieurs fois glorifiés dans la conversation. William Hendrix, le vice-président des Young Rep du Kansas, utilise le mot «nègre» et d’autres variations d’insultes raciales plus d’une dizaine de fois. Bobby Walker, vice-président de l’organisation dans l’État de New-York, répond «epic» lorsqu’un autre membre parle de viol. «Super, j’adore Hitler» répond Peter Giunta, président de l’organisation, lorsque quelqu’un déclare «nous allons voter pour la personne la plus à droite».

On reconnaît là aisément la marque de fabrique de Trump, mais ce n’est pas tout. Les attaques contre leurs opposants politiques, y compris à l’intérieur des Young Republicans, fusent. Pêle-mêle on peut citer «tous ceux qui votent non iront dans des chambres à gaz» ou encore «je vais créer la plus grande méthode de torture psychologique connue par l’homme». Plus loin, on peut même retrouver Luke Mosiman déclarer paradoxalement vouloir lier un autre mouvement des Young Republicans à un groupe de suprémacistes blancs pour les discréditer.

Si certains rejettent l’idée selon laquelle la rhétorique de Trump a influencé le discours tenu dans ce chat, il est pourtant assez clair que le racisme et l’homophobie qui y sont assumés à chaque message sont les deux fondements de la ligne politique du président des USA. Après tout, le soir même de son investiture, Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, célébrait cette prise de pouvoir par un salut nazi.

Et même si le racisme est profondément ancré dans l’histoire des États-Unis, l’émergence de Trump a permis une libération de la parole et a renforcé l’aile la plus dure du GOP. Et nul doute que la tendance ne peut que s’intensifier quand on voit comment parlent les jeunes trumpistes lorsqu’ils pensent que personne ne les écoute.

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