L’interdiction de fait de la manifestation syndicale parisienne – tourner en rond au milieu d’une nasse policière ne peut être considéré comme une manifestation – ne doit pas faire oublier que Nantes a été un laboratoire des nouvelles stratégies de maintien de l’ordre. Depuis bientôt un mois, toutes les manifestations sont interdites par le préfet. Le 9 juin, le défilé a été tout simplement entièrement encagé par des centaines de CRS au bout de quelques dizaines de mètres de marche, et 26 personnes interpellées pour «participation à une manifestation interdite ». Deux semaines plus tôt, c’est près de 90 manifestants qui étaient raflés le même jour, toujours pour « participation à une manifestation interdite » !
De même, l’inculpation délirante de « tentative d’homicide sur policier » utilisée contre des militants parisiens après l’incendie d’un véhicule de police a été testée une semaine auparavant contre un lycéen qui n’avait fait que tenter de faire tomber un policier qui attaquait une manifestation. Ce lycéen de 18 ans est aujourd’hui derrière les barreaux.
Cette escalade s’inscrit en parallèle d’une utilisation massive et sans retenue de l’ensemble de l’arsenal policier. Depuis le début du mouvement contre la « loi travail », ce sont des milliers de grenades en tout genre ont été employées contre les défilés nantais.
Ainsi, un appel à manifester ce 23 juin, à 14H place du Bouffay, est à nouveau interdit par la préfecture. Nous invitons celles et ceux qui comptent s’y rendre à la plus grande prudence. Mardi 28 juin, une grande manifestation à l’appel de l’intersyndicale aura lieu à Nantes. Il s’agira d’être nombreuses et nombreux à reprendre les rues.
Ils ne nous feront pas taire !