20 janvier à Nantes : l’État policier face aux solidarités


Samedi 20 janvier, en début d’après-midi.1000 personnes sont réunies sur la Place Royale sous une pluie drue. Il s’agit d’exiger dans les rues de Nantes un toit et des droits pour toutes et tous, alors que l’occupation du château du Tertre, à l’université, se poursuit depuis deux mois.


Malgré la présence de nombreuses associations et institutions, la préfecture déploie un dispositif quasiment inédit, de plusieurs centaines de CRS. Visiblement, les autorités cherchent à occuper les innombrables compagnies envoyées à Nantes cette semaine en vue d’une possible évacuation de la ZAD. Les manifestants évoluent donc dans une immense nasse mobile, au contact de dizaines d’hommes casqués et armés, qui forment un cordon hermétique, isolant le défilé du reste du monde. Malgré tout, le cortège est emmené par la jeunesse étudiante et exilée, déjà mobilisée à l’université, qui donne de l’énergie au défilé.

Au milieu des étendards syndicaux et associatifs, les mines grises des organisations « responsables » montrent explicitement leur agacement. Le cortège de tête réclame « les Beaux-Arts sinon on fout le bazar » alors que d’autres défilent uniquement pour réclamer un énième rendez-vous dans le bureau de la préfète. Devant l’hôtel de ville, alors que la mairie socialiste, à l’origine d’expulsions violentes, est invectivée par des slogans, une militante associative réclame « le retour au calme ». Les attaques à coup de slogans ont trop duré, il ne faudrait pas que les personnes présentes luttent trop intensément. Le parcours s’arrêtera devant le Conseil Départemental et la préfecture, toujours ceinturé par la police. Un jeune exilé est empoigné par une CRS, provoquant la colère des premiers rangs des manifestants.

Alors que les structures institutionnelles se dispersent, 300 personnes reforment un cortège pour aller vers l’université, où une soirée est organisée. Le rythme s’accélère. C’est à ce moment que les CRS décident de charger le cortège après avoir échoué à nasser les manifestants. Coups, gaz, et interpellations. Et au moins une personne interpellée. Chanter un slogans avec trop d’énergie, ou accélérer une manifestation semble être devenu un crime dans la France de Macron.

Dans la soirée, des dizaines de personnes se retrouveront au château occupé, pour terminer en musique cette journée de lutte, autour notamment d’une exposition sur le mouvement d’occupation.

Ce même jour, le harcèlement judiciaire contre Cédric Herrou, paysan du sud-est de la France condamné pour avoir simplement hébergé et aidé des exilés continue, et une manifestation anti-raciste à Ouistreham, proche de Caen, était elle aussi nassée par la police. Signes que le Régime cherche à écraser toute démonstration de solidarité.

A suivre !

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