4 ans précisément après la grande manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, qui avait vu déferler sur Nantes 40 000 manifestants et une tornade de créativité et de révolte, les initiatives de résistances se sont multipliées.
Au petit matin, le lycée Clémenceau a connu une tentative de blocage, malheureusement mise en échec par l’administration de l’établissement, qui s’est montrée particulièrement violente. Il faut noter que la façade avait été repeinte en bleu sur plusieurs mètres dans la nuit. Probablement pour protester contre le communiqué du proviseur suite à la manifestation lycéenne et étudiante du 14 février dernier. Au lieu de soutenir les jeunes sauvagement frappés par la police devant la porte de son établissement, le fonctionnaire avait diffusé un mail intégralement mensonger parlant de personnes «venues en découdre», et avait invité les lycéens à «éviter les manifestations».
À 18h, environ 200 personnes ont manifesté, encadrées par un dispositif policier très important, contre l’opération politico-médiatique d’expulsion à Bure. «De Nantes à Bure, y’a toujours autant d’armures !». Le cortège a pu déambuler dans une partie de la ville, avant d’accélérer la cadence pour se rendre à la discussion sur Mai 68 organisée dans le cadre de la semaine de Résistances. Mais entre-temps, l’idée d’un cortège déguisé en hibou – le symbole des militants anti-nucléaires de Bure – a été lancée pour le carnaval de lutte qui doit avoir lieu demain samedi, à Nantes. Avis aux amateurs et amatrices !
Vers 20h, avec un peu de retard, la soirée sur Mai 68 à Nantes commençait. Le local B17 totalement rempli par plus d’une centaine de personnes. À plusieurs voix, un historique de la révolte étudiante, qui a commencé dès 1967, puis de la Commune de Nantes, a été raconté, suivi de prises de paroles sur les ateliers Populaires – ces ateliers artistiques créant et diffusant les affiches du mouvement de Mai. Pour l’occasion, un petit kit de sérigraphie a été amené. L’écoute a été attentive et les contributions riches, avec plusieurs témoignages d’acteurs du mouvement, notamment une ancienne ouvrière de Chantenay, qui a bloqué son usine en 1968.
Ce soir, rendez-vous à l’auditorium de l’école d’architecture (quai François Mitterand) pour parler anti-terrorisme et répression judiciaire avec Mathieu Burnel, inculpé dans l’affaire Tarnac !