Encore une expulsion « complètement Nantes »

19 juin 2018. Il faut beau et chaud au bord de la Loire, à Nantes. Des dizaines et des dizaines de camions de CRS sont garés devant un grand bâtiment abandonné, dans le bas-Chantenay. Des hommes casqués et armés, munis de béliers, sont en train d’expulser le bâtiment CAP 44. Un lieu vide, appartenant à une multinationale de l’assurance, réquisitionné pour héberger quelques dizaines d’exilés privés de toit. Nantes traverse une crise humanitaire et des personnes de plus en plus nombreuses dorment dehors.

Face aux lignes de CRS, des sacs d’effet personnels sortis à la hâte, de la tristesse. Et des personnes en errance, qui se retrouvent à la rue. Une fois de plus. Juste en face de cette scène déshumanisée, de l’autre côté de la route, un immense chapiteau jaune a été dressé par la métropole, pour vanter les grands projets immobiliers des élus. Partout, des visuels aux couleurs vives rappellent le nom de cet événement «festif et participatif» de la mairie socialiste : «Complètement Nantes». L’image est saisissante.

C’est la quatrième expulsion de grande ampleur cette année à Nantes. À chaque fois, un dispositif policier totalement disproportionné est envoyé pour jeter à la rue des êtres humains. Et pendant ce temps, les communicants d’un pouvoir qui fait la chasse aux étrangers parlent «d’humanité», «d’accueil», et prétendent faire la leçon à l’extrême droite qui gouverne en Italie.

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