Le 19 juillet 2016, Adama Traoré trouvait la mort dans l’enceinte de la gendarmerie de Persan. Asphyxié par les agents venus l’interpeller, le jour même de son anniversaire. Immédiatement, pouvoir politique et le procureur tentaient de camoufler la vérité en multipliant les mensonges. Adama aurait succombé d’une infection, voire d’une maladie ou d’une déformation cardiaque. Pendant plusieurs nuits, Beaumont s’enflammait. Et le scénario d’un crime d’État se précisait.
Depuis, la famille Traoré mène un combat acharné pour réclamer justice et vérité sur la mort de leur proche. Manifestations, interventions médiatiques, conférences, procédures judiciaires : les proches du défunt déploient avec un grand courage une palette d’initiatives dans la lutte qui les oppose à la machine d’État. En parallèle, la famille est harcelée judiciairement. Depuis 2016, 5 frères d’Adama Traoré ont été emprisonnés. Alors qu’aucun gendarme impliqué dans le décès n’a encore été auditionné.
Ce samedi 21 juillet 2018, deux ans après le drame, une manifestation était organisée pour exiger justice. Pour protester contre ces deux ans d’attente, durant lesquels la justice a tenté d’enterrer l’affaire. Et durant lesquels la famille n’a rien lâché.
Ce sont plusieurs milliers de personnes, parfois venues de loin, qui ont défilé dans les rues de Beaumont-sur-Oise. Une foule dense, déterminée. Une démonstration de force et de solidarité. Après la marche, différents collectifs ont pris la parole pour dénoncer les violences d’État, le racisme, et l’impunité qui les entoure. La soirée se poursuivra en musique.
La mort d’Aboubakar, tué par un CRS début juillet à Nantes, et les exactions commises par une milice privée de Macron rappellent l’actualité de ces problématiques de façon brûlante.
Le combat pour réclamer justice pour Adama, et contre les crimes racistes et sécuritaires, est l’affaire de toutes et tous. Et ce 21 juillet montre que ces luttes montent en puissance.