L’avocat de Benalla : un ardent défenseur des violences policières


De Nantes à la Place Contrescarpe : Laurent-Franck Liénard


Nous avons vu apparaître hier dans les médias le nom d’un avocat d’Alexandre Benalla, ce barbouze ultra-violent du Président de la République. Il s’agit de Maître Laurent-Franck Liénard. C’est une vieille connaissance pour celles et ceux qui s’intéressent à la répression. C’est un avocat militant, qui a fait carrière en défendant les violences policières les plus indéfendables. Notamment à Nantes.

Par exemple, c’est lui qui plaidait il y a quelques années la cause d’un gendarme ayant arraché l’œil d’un enfant de 9 ans à Mayotte, à coup de Flash-Ball. C’est lui qui a défendu le policier qui mutilait un lycéen à Nantes en 2007, ou encore l’agent de la BAC qui avait éborgné un manifestant à Montreuil en 2009. Beaucoup plus récemment, c’est lui qui vient d’être chargé du dossier du CRS qui a tiré à bout portant et tué le jeune Aboubakar à Nantes au début de l’été. Et ce ne sont que quelques exemples parmi de nombreux autres.

Maître Liénard est sur tous les terrains du côté de la violence d’État. De la rue Contrescarpe aux violences policières dans les quartiers nantais, il est le fil qui relie les histoires sanglantes. Leur appui juridique. Il obtient d’ailleurs très souvent la relaxe de ses clients, au terme de plaidoiries d’une grande violence, d’une guérilla judiciaire visant à déstabiliser son auditoire.

Mais Laurent Franck Liénard ne se contente pas de faire du droit. C’est un militant du port d’arme généralisé. Après avoir milité pour un armement accru des policiers – y compris municipaux – et des vigiles, il adopte ces dernières années une ligne plus dure, «à l’américaine», en réclamant le port d’arme étendu, voire généralisé. Sa ligne pro-arme s’accompagne d’une idéologie ultra-sécuritaire, qui prône évidemment la «présomption de légitime défense» pour les policiers auteurs d’homicides, et l’impunité généralisée des forces de l’ordre.

«Force à la Loi». C’est le titre d’un ouvrage signé de la main de Maître Liénard, un véritable guide juridico-pratique destiné à renforcer l’impunité et l’éventuelle défense des policiers-tireurs. L’avocat a été Formateur au Groupe d’Intervention de la Police Nationale (GIPN), et «Master Instructor Taser». Sur facebook, une photo montre cet avocat, holster à la ceinture, en train de dédicacer son ouvrage sur le capot d’une voiture de police. Tout un symbole.

Bref, L’avocat de Benalla est un avocat médiatique très connu dans les milieux policiers, et conseillé par les syndicats de droite et d’extrême droite au sein des agents de l’État.

Que Laurent-Franck Liénard soit choisi par Benalla est donc en soi un aveu éclatant. Le milicien de Macron est un auxiliaire de police. Il a les mêmes pratiques – tabassage de manifestants –, les mêmes équipements – casque, radio, arme –, la même ligne de défense – rendre responsable les victimes, en les accusant. Et donc naturellement, le même avocat que les policiers violents.

Le choix de cet avocat par Alexandre Benalla est une preuve de plus que cet homme n’est certainement pas un conseiller «impulsif» et «isolé» qui aurait «dérapé». Mais bien l’agent d’une nouvelle forme de police politique, couverte et assumée au plus haut sommet de l’État.

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