Depuis des mois, les idées d’extrême droite se banalisent. Des chroniqueurs racistes occupent à longueur de journée les plateaux de télévision. Des ministres multiplient les surenchères contre les réfugiés. Les mouvements étudiants sont attaqués par des groupes néo-nazis généralement impunis. Ce climat se conjugue avec une stratégie de «conquête territoriale» : l’extrême droite la plus radicale tente de s’implanter en ouvrant des locaux dans différentes villes, générant à nouveau des agressions. Dans l’ouest, c’est à Angers que des néo-fascistes ont choisi d’ouvrir un lieu qu’ils ont baptisé « L’Alvarium ». C’est contre l’implantation de l’extrême droite dans les médias, au pouvoir et dans nos villes, qu’une manifestation régionale était organisée à Angers, samedi 22 septembre. L’évènement venait clôturer une semaine de débats sur différents sujets d’actualité.
Autour de 14h, plus de 500 manifestants s’élancent à un rythme tranquille dans le centre-ville, en chantant des slogans. Le défilé semble bien reçu par les angevins : un commerçant aide un jeune à coller un autocollant antifasciste en hauteur. Plus tard, les participants à une cérémonie de mariage salueront cordialement le défilé. Quelques passants se joignent au cortège. Dès le début du parcours, une banque est déménagée dans une ambiance relativement calme, mais inattendue et inhabituelle pour la ville. La manifestation peine à garder le rythme. Des tags fleurissent sur les murs. Le défilé continue, en déviant parfois sa trajectoire à cause des forces de l’ordre. Quelques vitrines de banques sont esquintées à nouveau.
Peu après, les organisateurs appellent à la dissolution du cortège devant l’hôtel de ville. Un parcours qui semble trop court pour environ 200 manifestants qui continuent en direction du local fasciste, après avoir construit des ébauches de barricades. La présence policière se fait alors plus visible. Arrivé dans la rue de «L’Alvarium», le cortège est bloqué par une imposante ligne de gendarmes, mais recule sans heurts. Plus tard, des véhicules de police reçoivent des projectiles. Alors que la plupart des manifestants sont dispersés, quelques banques sont à nouveau prises pour cibles. De la fumée s’échappe d’une vitrine. La police mène alors une chasse à l’homme dans le centre-ville et sept personnes sont arrêtées.
Des confrontations auraient eu lieu en parallèle. Un journaliste évoque le passage à tabac d’une personne reconnue comme « antifa » par un groupe d’extrême droite, en terrasse d’un bar. Par ailleurs, la soirée festive qui devait conclure la journée est malheureusement annulée.
La même après-midi, plus de 2000 personnes manifestaient à Nantes pour un accueil inconditionnel des exilés, et contre les expulsions. Un défilé massif, quelques jours après l’évacuation du square Daviais par les forces de l’ordre. La mobilisation dynamique à Angers et le défilé populaire à Nantes démontrent qu’il n’y a pas de place pour les pratiques d’extrême droite dans l’ouest. La vigilance et le combat continuent.
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