16 mars : Paris brûle-t-il ?


Photoreportage exclusif


Le mot «Révolution» crié en boucle pendant des heures par des milliers de personnes sur l’avenue la plus luxueuse du pays. Des dizaines de milliers de manifestants dans les rues. Des cortèges dans tout Paris, contre les violences policières, pour la planète, pour le partage des richesses. Partout : la même soif de Justice.

Une émeute qui dure de 10h30 à 19h30. 124 boutiques prises pour cible. Des vêtements de luxe, des chocolats haut de gamme et des bijoux qui pleuvent depuis les vitrines éventrées. Une banque et un restaurant gastronomique prisé des présidents en flammes. Une colère unanimement partagée, sous les K-way noirs comme derrière les Gilets Jaunes, tous âges et toutes conditions confondues. Des flammes, et de la fumée noire, blanche, ou colorée sur l’avenue. Des combats au corps à corps. Des pavés et des grenades qui jonchent les Champs-Élysées sur des centaines de mètres. Les derniers affrontements qui finissent à la nuit tombée dans le quartier Châtelet. 200 personnes en garde à vue et plusieurs dizaines de blessées.

C’est un bilan provisoire et incomplet de la journée hors norme du 16 mars à Paris. Nos reporters sur place ne sauraient dresser un récit exhaustif des événements. C’est donc par une série de photos inédites, prises au cœur des événements, que nous racontons cet Acte 18. Un de nos photographe a été blessé par une grenade explosive tirée par la gendarmerie.

Aujourd’hui, le gouvernement et les médias lancent une énorme opération de communication pour travestir la réalité. Pour superposer une vérité officielle au récit collectif qui secoue le pays depuis quatre mois et mettre un point final au soulèvement.

On parle de rétablir «l’état d’urgence», de «saccages», de donner encore plus de pouvoir à une police déjà toute puissante. On tente aussi de faire croire que la révolte viendrait de «Black blocs» et «d’infiltrés» qui agiraient «en marge» des défilés. Un story telling auquel plus personne ne croit. Même au sommet de l’État.

La réalité, c’est qu’il y a en France une colère gigantesque, ardente et inextinguible, qui ne se calmera qu’avec la chute du Régime en place.

Alors, à nous d’écrire et de diffuser nos propres récits.

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