7000 manifestants. Deuxième tour sous les lacrymos.
Cela fait un an que Benalla a été lâché dans Paris pour cogner des manifestants. Le signe d’un gouvernement mafieux et définitivement discrédité, d’un clan qui s’accroche au pouvoir par les moyens les moins avouables. Depuis, les Gilets Jaunes ont posé la seule initiative responsable et cohérente dans la période : tenter d’aller « chercher » le président dans son palais.
Cette année, c’est donc un 1er mai important. A Nantes, il y a foule, alors que la révolte gronde depuis plus de 5 mois. Des milliers de manifestants s’élancent de la Place Bretagne aux alentours de 11H. Assez vite, un cortège de tête bigarré s’organise : une foule jaune et noire prend les devants, quasiment sans conflit avec les directions syndicales, et même soutenu par un grand nombre de syndicalistes.
Il y a du monde dans les rues, et l’ambiance est assez bonne. Le bar La Dérive a un char qui diffuse de la musique. La battucada rose joue des percussions. Les profs sont mobilisés. Le défilé est pluriel et joyeux, mais le parcours est, comme annoncé, très court. A plusieurs reprises, la manifestation s’arrête pour écouter des discours. Le rythme en prend un coup, mais c’est l’occasion de déployer une chasuble rouge cousue avec un gilet jaune, taille XXL, de plusieurs mètres de haut, à la croisée des trams, ou un gilet fluo de trois mètres de large sur un pont qui enjambe la Loire.
Le cortège finit calmement sur l’Ile de Nantes, pour aller manger des merguez devant la maison des syndicats. Sur tout le parcours, des dizaines d’affiches ont été collées, pour appeler à rejoindre la grande manifestation nantaise qui aura lieu samedi 11 mai. L’occasion d’une convergence des colères.
Les Gilets Jaunes en veulent plus. Ils se retrouvent dans le centre-ville, et repartent à 500 dans les rues. Mais le dispositif policier est beaucoup moins discret. Après une heure de marche, les forces de l’ordre se mettent à inonder les rues de gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement sans sommation. Plusieurs personnes seront interpellées. En début de soirée, un apéro aura lieu sous les Nefs de l’Ile.
S’il y avait du monde dans les rues de Nantes, et dans le reste du pays – plus de 300 000 manifestants –, ce 1er mai n’aura pas permis de durcir le rapport de force avec le pouvoir. A Paris, l’ordre a été maintenu par la force. A Nantes, le défilé aura manqué d’inventivité. Espérons que la répression moindre cette fois ci aura redonné confiance et énergie aux participants pour les prochains rendez-vous.
Samedi 4 mai, retour sur les ronds-points. Le 11 mai, la semaine suivante, grosse manifestation à Nantes.
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