Risques, objectifs, pièges : quatre précisions utiles avant la manifestation contre les violences policières, à 13h, à Nantes.

1 – La manifestation n’est pas «interdite»
Le préfet a lancé des menaces anxiogènes pour terroriser les nantais qui veulent manifester aujourd’hui. Les médias ont suivi, en annonçant une «interdiction totale». En réalité, le préfet de Nantes interdit plusieurs zones du centre-ville, mais pas les grandes artères nantaises : Cours des 50 Otages, Cours Saint-Pierre, ou l’allée devant le Château des Ducs. Bref, le parcours, habituellement autorisé lors des défilés de Gilets Jaunes. Insuffisant, mais existant.
2 – Un déploiement énorme de forces de l’ordre
Le préfet se félicitait hier que «le ministère de l’intérieur [lui] ait donné tout ce dont [il] a besoin». En termes de chiffres, il y aura quatre compagnies de CRS en plus de la compagnie implantée à Nantes, mais aussi deux compagnies de Gendarmes Mobiles et toute la BAC et les Compagnies d’Intervention – celles qui ont attaqué la fête de la musique –, appuyées par un hélicoptère. En gros environ 1000 forces de l’ordre pour terroriser une marche au beau milieu de l’été. Une image assez terrible du régime en place. Pas de panique, la police ne peut rien faire contre une foule unie et solidaire. Mais soyez vigilants : déplacez vous en binôme, verrouillez vos téléphones, ne transportez pas de matériel qui pourrait vous valoir une arrestation, ayez le nom d’un avocat en tête. Et en cas d’interpellation : «rien à déclarer».
3 – Il ne s’agit pas d’une marche «pour Steve»
Du moins, pas uniquement. C’est une manifestation contre la répression et les violences policières. Et malheureusement, le sujet ne concerne pas que Steve. C’est aussi un défilé pour les 14 personnes qui sont tombées dans la Loire le 21 juin. Pour les dizaines de personnes sorties danser qui ont reçu des tirs de LBD, de grenades, et qui ont été choquées par les gaz. C’est aussi une marche pour les trois nantais tués et les cinq éborgnés par des tirs de la police ces dernières années dans notre ville. Pour les centaines de personnes blessées à Nantes ou Notre-Dame-des-Landes parce qu’ils manifestaient. Pour les milliers de Gilets Jaunes blessés et mutilés. C’est une marche pour Adama, Zineb, Aboubacar, Bouna, Zyed, Wissam, Rémi et tous les autres, dont la mort est restée impunie. La disparition de Steve est la dernière tragédie d’une trop longue liste.
4 – Ne tombons pas dans le piège lancé par la préfecture !
Les autorités et les médias instrumentalisent la parole des proches de Steve, alors qu’ils sont en deuil et en état de choc. Les articles se succèdent pour faire dire aux proches qu’ils n’appellent pas à la manifestation et même la condamnent ! La stratégie est claire : justifier par avance la répression de la manifestation. Délégitimer ceux qui défileront. Séparer les «bons» nantais qui resteront chez eux, des «mauvais» qui oseront descendre dans la rue. Depuis un mois, toutes les volontés des proches de Steve ont été respectées à la lettre par chacun. Et c’est normal. Mais aujourd’hui il s’agit d’une marche qui concerne tout le monde, au-delà d’un cas particulier, aussi terrible soit-il.
Alors soyons au rendez- vous, à 13h, à Commerce, nombreux, solidaires, courageux, joyeux, et déterminés !
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