L’affaire classée sans suite, malgré une agression filmée, prouvée et indéfendable
Toujours plus profond dans l’obscurité sécuritaire. Nous sommes le 30 mars dernier, à Besançon. Alors que la manifestation des Gilets Jaunes se disperse, la police charge violemment, de façon irrationnelle. Des gaz et des coups pleuvent. Alors qu’il s’éloigne des lieux, Mathias, 22 ans, reçoit un violent coup de matraque d’un policier qui passe par là. Un coup totalement gratuit, évidemment illégal, qui lui entaille le crâne et le fait saigner abondamment. La scène est filmée. Elle fait le tour des réseaux sociaux. L’attaque policière est littéralement indéfendable.
6 mois plus tard : la plainte de Mathias est «classée sans suite». Selon le procureur et le rapport de l’IGPN : «il n’y a pas d’intention coupable de la part du policier». Selon le magistrat: «l’agent n’a pas voulu blesser délibérément le gilet jaune. Il l’a frappé en pensant qu’il allait se saisir de la grenade. Au vu de ces objectifs, j’ai donc décidé un classement sans suite».
Vous avez bien lu : un coup de matraque dans la tête, un crane ouvert, et «pas d’intention coupable». Nous en sommes là. Un policier blesse un manifestant à la tête illégalement, un film immortalise la scène, l’agression est incontestable, et même là, la justice couvre l’uniforme.
Avis aux Gilets Jaunes jugés pour des affaires de manifestations : plaidez «l’absence d’intentions coupables». Il paraît que ça marche.