EDF, SNCF, raffineries : la grève s’étend malgré les fêtes de fin d’année
Le gouvernement mise sur le pourrissement de la situation et la fatigue des grévistes qui tiennent parfois depuis 3 semaines contre le projet de casse généralisée du système de retraites. Il a tort. Le mouvement s’étend en ce jour de Noël.
- EDF : 500.000 personnes passent en heures creuses. Alors que les médias aux ordres ont lancé une opération de propagande ignoble contre les électriciens en grève, en condamnant les «sabotages», la CGT énergie revendique avoir passé aujourd’hui près de 500.000 foyers en heure creuse en banlieue parisienne – Villiers-le-Bel, Sarcelles, Arnouville, Gonesse et Bonneuil-en-France. Dans le même temps, un entrepôt de l’infâme entreprise Amazon a été privé de courant. Moins d’électricité pour les oppresseurs, plus pour les pauvres : vive les robins des bois de l’énergie.
- GDF : une autre action revendiquée, la coupure du gaz au dépôt de bus RATP de Belliard – Paris 18e –, en solidarité avec les grévistes de la RATP. La direction du dépôt mangera froid et sans chauffage pour le réveillon.
- SNCF : la direction de la SNCF annonce avoir déjà perdu 400 millions d’euros depuis le début de la grève. Un sérieux coup au portefeuille, qui contribue grandement au rapport de force économique qui fera céder les puissants.
- Raffineries : les salariés de la raffinerie du Grandpuits en Seine-et-Marne ont voté l’arrêt complet de la raffinerie au moins jusqu’au 30 décembre. Ce n’est plus un simple blocage, il faut compter plusieurs jours pour un arrêt total et autant pour relancer les processus de production. La raffinerie de Lavera, dans le sud, est également à l’arrêt. Les autres raffineries tournent au ralenti. Les 6 raffineries restantes que compte le pays devraient suivre dans les jours qui viennent. Bientôt la pénurie de carburant ?
Bref, dans différents secteurs clefs, la lutte se durcit avec la ferme intention de battre le gouvernement. Pour la seconde année consécutive, Macron va devoir faire son discours du 31 décembre sous haute tension.
Depuis un an, rarement la France aura connu une période aussi intense en lutte. Et s’il n’y a pas encore de victoire finale, chaque combat de ces derniers mois, chaque action, chaque manif aura été une victoire en soi. Le début de l’année 2020 sera peut-être l’occasion de régler les comptes.