Ce samedi 16 mai, un rassemblement devait avoir lieu à Saint-Nazaire, à l’appel d’un collectif pluriel de gilets Jaunes, salariés, étudiants et paysans et paysannes. L’enjeu ? Protester contre les reculs inouïs des libertés. L’État a confirmé les inquiétudes des manifestants, avec une répression délirante.
La place du Commando, devant la mer, n’avait jamais été aussi moche : quadrillée par la police. Multiples contrôles. Arrestations préventives de personnes trouvées avec une banderoles. Intimidations.
Dans cette ambiance, environ 200 personnes se sont rassemblées timidement en respectant les gestes barrières et en portant des masques. Quelques applaudissements retentissent, la police s’approche immédiatement. Alors qu’une femme commence à parler au mégaphone, les agents entrent dans la foule pour l’arrêter. Cohue, mêlée, insultes de la part des forces de l’ordre. Le commandant du dispositif dit explicitement à ses hommes d’intervenir puisque c’est un discours politique. Une course poursuite a lieu. Des policiers cagoulés tentent de nasser un morceau de plage. Il y a des policiers nantais et des types tout en noir de la BRI. Une femme crie alors qu’elle est emmenée. Fort sentiment d’impuissance. L’ambiance est aussi grotesque qu’inquiétante.
La presse de sous-préfecture rapporte que «40 membres de l’ultra-gauche nantaise» auraient été identifiés et que les «Gilets jaunes, Nantes Révolté, des particuliers… ont fait barrage» pour protéger la manifestante. Quelques personnes ont essayé d’aller au commissariat demander des explications.
Nos reporters n’ont vu que des personnes de tous âges, respectueuses, heureuses de se retrouver, et empêchées de se rassembler par une répression gratuite et sidérante par des individus cagoulés et armés.
Le monde d’avant était un régime policier. Celui d’après le confinement ressemble à une dystopie dictatoriale.
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