Racisme et violences dans la police : «Castaner, en avant les histoires»


Alors que la question des violences policières est sur le devant de la scène, que des dizaines de milliers de personnes manifestent pour réclamer justice depuis une semaine en France, et que des propos ouvertement néo-nazis de policiers ont été dévoilés, le ministre de l’Intérieur Castaner devait prendre la parole ce lundi. Après avoir prononcé un pitoyable « I have a dream », il a fait quelques annonces.


Ce qu’il a proposé

  • La suspension de policier est «envisagée» en cas de «soupçon avéré d’actes ou de propos racistes». Sous-entendu, ça ne posait pas de problèmes avant. Il risque de ne plus rester grand monde au ministère de l’intérieur. Mais il faut relever le choix des mots : la suspension est «envisagé» en cas de «soupçon avéré». Un « soupçon avéré » ? Autant dire jamais.
  • Le numéro de matricule devra être visible
  • «L’usage des caméras piétons sera renforcé»
  • Des «formations sur le racisme» sont envisagées
  • La clé d’étranglement sera «abandonnée»

La réalité

  • Le numéro de matricule RIO était déjà obligatoire
  • Les policiers étaient déjà équipés de «caméras piétons», dont les images ne sont jamais fournies en cas de violences
  • L’interdiction de la clé d’étranglement n’aura malheureusement pas d’effets réels. D’abord parce que la technique qui tue le plus souvent est le plaquage ventral qui, elle, ne sera pas interdite. Ensuite car les policiers ne sont jamais sanctionnés. En principe, il est déjà formellement interdit de tirer dans un visage avec un LBD, de mettre une matraque dans un anus, de piétiner une grand-mère, de tirer des explosifs, de tuer. Tout cela est déjà interdit, et pourtant cela continue. Puisque la justice protège systématiquement la police, ces interdictions sont sans effets. Il en va de même pour la clé d’étranglement.

Castaner comme ses prédécesseurs ont contribué à rendre la police plus violente, plus armée, plus intouchable. Contre les Gilets Jaunes, le gouvernement a déchaîné une répression maximale. Le pouvoir a commandé des dizaines de milliers de grenades, de LBD, de fusils d’assaut. Pendant le confinement, pas moins de 12 personnes sont mortes à cause de la police dans l’indifférence !

Bref, les annonces de Castaner sont de belles histoires pour les médias. Le gouvernement a offert un spectacle sans conséquence. Mais le fait de reconnaître de facto le racisme et la violence dans la police après des années de déni total montre que le vent commence à tourner.


Alors rendez vous samedi 13 juin, à l’appel de familles de victimes.Amplifions le rapport de force !


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