C’était il y a 3 ans. Les puissants de ce monde se réunissaient dans la ville Allemande de Hambourg. Présidents, marchands d’armes, ministres et millionnaires protégés par des dizaines de milliers de policiers. Pendant trois jours des manifestations massives et des actes de résistances avaient eu lieu dans la ville.
Quelques mois plus tard, Loïc Schneider, un jeune habitant de Nancy connu pour ses engagements écologistes était arrêté lors d’une opération policière de grande envergure. Il effectuera 16 mois de détention préventive dans la prison de la ville. Le procès dure pendant des mois. Loïc a été condamné ce vendredi matin par le tribunal de Hambourg à une peine de prison de trois ans. Accusé d’avoir jeté un pétard et une canette de bière « en direction » de policiers, il paie pour l’exemple.
Il n’en dormait plus et a tenté de toutes ses forces de faire connaître son histoire. Il a été tenu pour responsable, à lui tout seul, des manifestations du G20. Pour l’instant, Loïc ne retourne pas tout de suite derrière les barreaux, car le procureur comme les avocats ont fait appel. Un nouveau procès aura lieu dans 1 an environ, avec un fort risque de retourner en prison. “Pour le moment, me voici donc pendant 1 année en liberté, sans contrôle judiciaire. 1 année pour souffler.” dit Loïc.
Voici ce qu’il avait écrit il y a quelques mois : «Après un an et quatre mois d’enfermement, comment assembler les mots ? Comment connecter la réalité carcérale à la zone du dehors, briser le mur qui le sépare ? En prison, je me suis effacé, je n’ai plus pensé à moi. J’ai fait le vide afin de ne pas souffrir. Je me suis également fermé à mes souvenirs, à ce qui se passe au-delà de ces murs afin de me concentrer sur cette nouvelle vie avec les autres détenus. Ce fut une des raisons pour laquelle j’ai eu peu de forces pour répondre aux nombreuses lettres reçues. Aujourd’hui, je remarque que je ne ressens plus grand chose, que je n’ai plus de passion (si ce n’est la neige). Il y a un vide. Mon esprit est ailleurs. Une nouvelle conception de temps m’habite, j’ai des moments de contemplations, de silences, d’absences.»