«Je n’aime pas ce terme général de [violences policières] qui voudrait accuser l’ensemble de la police. […] Voilà les enquêtes sont en cours et je ne ferai aucun commentaire sur tout ce qui est en cours. […] Il y a un travail de formation des forces de sécurité»
Ce n’est pas une déclaration du préfet Lallement, du président Macron, ni de Christophe Castaner. Non, c’est le discours, ce matin à la radio, de la nouvelle défenseure des droits. Claire Hédon, permanente associative, nommée à ce poste il y a deux jours pour remplacer Jacques Toubon.
Soyons clairs : la fonction de «défenseur des droits» est une fonction cosmétique. Le défenseur des droits, nommé par le président, n’a aucun pouvoir, aucune influence, ne prend aucune décision. Il rend des rapports. Et c’est ce qu’a fait Jacques Toubon, ancien ministre de droite, qui a pris son rôle au sérieux, puisqu’il a maintes fois dénoncé l’usage des armes de la police, les discriminations policières, la répression des manifs, les violences d’État dans les quartiers… Juste avant de quitter son poste, il a même rendu un long rapport dénonçant la totalité du «maintien de l’ordre» à la française.
Il est désormais parti. Et remplacé pour 6 ans par une personne qui semble parfaitement répéter les éléments de langage du gouvernement sur la police. Entre déni, langue de bois, et négation de l’impunité policière. Si le défenseur des droits n’avait qu’une fonction symbolique, il restait l’un des rares contre-pouvoirs dans un régime policier de plus en plus dur. À présent, même ces contre-pouvoirs symboliques, même ces oppositions dérisoires ne sont plus tolérées.
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