Et le projet de futur CHU en supprimerait 280 de plus
Des mesures ultra-liberticides sont appliquées, nous vivons en état d’exception reconductible, la crise sanitaire est gérée de façon policière. Alors que le gouvernement met en place un couvre-feu pour «endiguer l’épidémie», une centaine de lits ont été fermés au CHU de Nantes. Un pur scandale révélé par Médiacités :
Deux lits fermés en réanimation pédiatrique sur les douze que compte la région entière. Dix en neurochirurgie fin septembre. 24 à l’Ehpad de Pirmil au sud de Nantes. Et 66 autres à l’Ehpad de La Seilleraye en 2019, deux établissements gérés par le CHU. Derrière ces fermetures de lits, c’est une logique de destruction de l’hôpital public qui est à l’œuvre : la direction présente les suppressions comme «inéluctables à cause de sous-effectifs importants en personnel, qu’il s’agisse d’infirmiers (IDE), d’aides-soignants (AS) ou d’agents de services hospitaliers (ASH) chargés de l’entretien».
La souffrance au travail est immense. En 2019, l’absentéisme a atteint un record. «Globalement, il manque 1400 postes d’IDE, AS et ASH sur l’ensemble du CHU» calcule un responsable syndical. «Un exemple parlant : le ménage des 1 500 m2 du pôle (avec 40 lits à refaire) n’est pas assuré tous les jours, faute de personnel suffisant. Une aberration en pleine épidémie de Covid-19 !» La situation de travail est tellement dure que des médecins s’en vont, et qu’un «certain nombre de professionnels paramédicaux des boîtes d’intérim ne veulent plus venir y travailler. Ils savent que les conditions de travail sont trop difficiles».
À la suite des fermetures de lits dans les deux Ehpad précités, de nombreuses personnes âgées se sont retrouvées hospitalisées… en psychiatrie. Seul endroit où il y avait de la place, à ce moment-là. «Il faut bien les mettre quelque part. Mais on n’a pas le matériel pour bien les prendre en charge».
Mais tout va bien puisque le CHU fait des économies. Cette année, la direction du CHU de Nantes se félicitait d’un bilan financier «excellent» : un excédent de 3,8 millions d’euros. Autant d’argent économisé sur la santé des patients, la souffrance des soignants, la vie de toutes et tous. «Des délais d’accès aux soins de plus en plus longs, des sorties prématurées de patients par manque de lits, une saturation continue des urgences et un mépris du personnel : c’est ça le CHU de demain».
Et la situation va s’aggraver encore davantage avec le projet délirant de «nouveau CHU» sur l’île de Nantes, en zone inondable et peu accessible. «Les capacités du futur CHU, sur l’île de Nantes, à horizon 2026, seront de 1384 lits et places, contre 1664 aujourd’hui». Soit une suppression de 280 lits.
L’enquête complète : https://www.mediapart.fr/…/au-chu-de-nantes-plus-de-100…