Dissonance cognitive et géométrie variable
Depuis une semaine, la classe politique est prise de convulsions, elle appelle à la «liberté d’expression», réclame le «droit à la caricature», fait des incantations à l’esprit des Lumières.
Ces dernières années, nous avons vu des Gilets Jaunes qui peignaient des banderoles partir en cellule, des jeunes aller en taule pour des tags, des colleuses féministes violentées et enfermées par la police, des soignants réprimés, une banderole ironique contre Macron entraîner une garde à vue. Nous avons vu des journalistes indépendants brutalisés et la justice qualifier «d’association de malfaiteurs» du papier mâché et de la peinture.
Nous avons vu des blessés, des mutilés, des morts causées par les forces de l’ordre, et toutes les questions sociales, politiques ou sanitaires réglées par la force. Ces dernières années, nous avons vu un effondrement inouï des libertés les plus élémentaires en France. Et en particulier de la liberté d’expression, entravée de plus en plus violemment par le pouvoir en place. Dans l’indifférence quasi-générale, et même l’approbation d’une grande partie des puissants de ce pays.
Les hymnes à la «liberté d’expression» sont, au mieux, de la dissonance cognitive, au pire une manipulation cynique. Ceux qui, hier, justifiaient des gardes à vue pour des banderole et des yeux crevés pour une manifestation, aujourd’hui crient à la liberté d’expression sur les plateaux télé.