«Brebis galeuses» ? Les tabasseurs de Michel Zecler soutenus par le syndicat Alliance


Cagnotte de soutien : les exactions d’un syndicat très proche du pouvoir


Le tabassage raciste du producteur noir Michel Zecler, dans son propre studio, par des policiers a choqué le pays : une agression caractérisée, en réunion, avec un mobile ouvertement raciste, accompagnée d’un jet d’une grenade lacrymogène à l’intérieur d’un lieu clos et du braquage des occupants avec des armes à feu. Il y aurait pu y avoir des morts. Mais si l’affaire choque, c’est parce qu’elle est intégralement filmée. Et donc incontestable et accablante. Sans quoi, il est certain que seule la parole de la police aurait compté, et que la victime serait en prison.

Mais malgré toutes les preuves, un syndicat policier soutient les tabasseurs : Alliance Police Nationale. Un syndicat d’extrême droite, qui représente tout de même un tiers des policiers aux dernières élections professionnelles, plus de 30% des voix en 2018. Donc on est loin de l’idée de « brebis galeuses » isolées : ces agents violents sont membres du syndicat, et le syndicat les appuie et les soutient ouvertement. L’argument des « bons flics majoritaires » a du plomb dans l’aile …

Dimanche soir, le numéro 1 du syndicat, Frédéric Lagache, dénonçait hier sur BFM le « déchaînement » dont seraient victimes les policiers. Un retournement particulièrement odieux vu les faits. Dans la foulée, la page du syndicat diffuse même une cagnotte de soutien pour les tabasseurs : « dans le cadre de la présomption d’innocence, nos collègues ont plus que jamais besoin de notre aide pour le volet judiciaire (frais de justice, avocat..) ». Quelques heures après, la cagnotte avait déjà des dizaines de dons et des milliers d’euros. Pour rappel, la cagnotte de soutien au boxeur de gendarmes Dettinger avait été retirée sur pression des forces de l’ordre !

Mais Alliance n’en est pas à son coup d’essai ! Une affaire a défrayé la chronique à Marseille : deux policiers ont été condamné pour le tabassage extrêmement violent d’un adolescent mineur en juillet 2018. Les deux agents, âgés de 31 ans et 41 ans, ont frappé gratuitement ce jeune homme tellement fort qu’il lui ont fracturé le plancher orbital. Mais ils ont laissé une « preuve » sur les lieux : ils ont fait tomber un stylo de leur syndicat au moment de l’agression. Un stylo Alliance. L’enquête a aussi permis de trouver l’ADN d’un policier sur la veste de la victime. Malgré un rapport que même l’IGPN juge « accablant », Alliance a soutenu les agresseurs.

Une autre affaire particulièrement insupportable a eu lieu lors d’une « marche » organisée par Alliance en octobre 2019. Sur le parcours, des contre-manifestants brandissent des photos de personnes mutilées par les forces de l’ordre lors des manifestations des derniers mois. Devant ces pancartes, plusieurs policiers se sont approchés et se sont cachés un œil avec leur main pour imiter les éborgnés. Sur une vidéo, ils crient en direction des contre-manifestants : «T’as un truc à l’œil là», «Je vois pas ce qui est marqué», les autres rient. Un autre mime un éborgnement. Tous revendiquent clairement les mutilations, s’en amusent, et portent des drapeaux Alliance.

Enfin, ce syndicat puissant est très proche du pouvoir. C’est lui qui dicte de nombreuses lois et qui nomme, de fait, les ministres de l’Intérieur. C’est aussi ce syndicat qui squatte quotidiennement les plateaux télés pour répandre des mensonges, et orienter les sujets d’actualité. La République française est donc co-dirigée depuis des années, par un syndicat d’extrême droite qui défend les tabassages et rit des éborgnements.


«Bavures» isolées par une petite minorité de policiers vous dites ?


Sources :

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