
Justice de classe et impunité pour les violences fascistes
Le 14 décembre 2019, en marge d’un rassemblement monarchiste et identitaire, une quarantaine de militants d’extrême droite se livraient à des saccages et actes violences en centre ville. Notamment des raids violents contre différents bars connus pour être fréquenté par la communauté LGBT. Un véritable commando fasciste de dizaines d’individus, cagoulés et armés de barre de fer, de battes de base-ball et de matraques, certains casqués, s’en prenaient violemment aux bars et leurs clients réfugiés à l’intérieur. Des raids armés qui rappellent celui subi par un bar nantais en juillet 2019, également attaqué par un commando fasciste cagoulé.
Les témoignages racontent : « ils ont semé la terreur en centre ville », « On a vu voler tables et chaises », « ils criaient “Le Mans, Le Mans nationaliste !” », « la scène a duré dix minutes peut-être, et nous avons vu plusieurs véhicules de police ». Police qui n’interviendra que bien plus tard….
L’attaque et les violences font grand bruit dans la ville, les élus locaux s’indignent. 5 personnes seront finalement interpellées et convoquées devant la justice, longtemps après les faits. Selon la presse locale, aucun n’est originaire du Mans : ils viennent de région parisienne, de Bretagne ou des Pays de la Loire. Un réseau d’extrême droite réuni pour frapper et cogner.
Ils étaient jugés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ». Aucune mention des dégradations et agressions réellement commises. Malgré des preuves accablantes et les équipements de combats retrouvés sur eux – poing américain, protège-dents, matraques télescopiques… – et des foulards royalistes, 4 des prévenus ont bénéficié d’une grande compréhension de la justice ce lundi : de 300 à 600€ d’amende ! Ils obtiennent même une dispense de casier judiciaire et le cinquième est carrément relaxé.
A ce niveau là, on peut parler d’incitation des fascistes à recommencer;
Cette impunité totale pour l’extrême droite contraste fortement avec le durcissement judiciaire pour le reste de la population, les habitants des quartiers, les personnes en lutte pour la justice et l’égalité.
A Nantes, de nombreuses personnes ont été condamnées pour ce fameux motif de « groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradation », apparu en 2010. Certaines sont même mis en examen et sous contrôle judiciaire depuis plusieurs mois pour ce chef d’inculpation pour avoir transporté des parapluies avant une manifestation, accusés en outre d’association de malfaiteurs avec des créateurs de homard !
On pense aussi à ce jeune manifestant sans casier judiciaire, arrêté samedi contre la sécurité globale à Bordeaux, et condamné en comparution immédiate à 6 mois de taule ferme ! Ou aux centaines de Gilets Jaunes envoyés derrière les barreaux pour avoir réclamé la justice sociale. Ou encore au militant antifasciste Antonin Bernanos, persécuté depuis plusieurs années sans preuves, sur la seule foi d’accusations grotesques de militants néo-nazis.
Un dernier exemple : en mai 2017, trois fascistes notoires avaient commis des agressions racistes à Angers et à Nantes, deux ans plus tard, deux d’entre eux ont été tout simplement relaxés.
La Justice s’acharne sur celles et ceux qui luttent, mais épargne les fascistes.
C’est une justice de classe.
Sources :