Hybridation finale entre le macronisme et le fascisme


Dans un article paru hier, le journal Le Monde révèle l’étendue de la décomposition politique et intellectuelle du pouvoir en place. Une décomposition devenue boue d’extrême droite :


L’un des plus anciens conseillers de Macron, Bruno Roger Petit, a déjeuné «secrètement» dans un «salon confidentiel» le 14 octobre, avec Marion Maréchal Le Pen, figure de l’extrême droite tendance Jean-Marie Le Pen. «Je voulais savoir ce qu’elle avait à dire et si elle était en résonance avec l’état de l’opinion» explique ce conseiller «chargé notamment des commémorations historiques» et de distribuer des éléments de langage sur tous les sujets auprès des journalistes.

Le conseiller spécial du président forge donc les sujets majeurs du débat politique «les yeux rivés sur les réseaux mais aussi matin et soir sur la chaîne d’information en continu CNews, tout en échangeant régulièrement des textos avec le président».

On l’avant remarqué, mais c’est confirmé : la stratégie du pouvoir est officiellement de reprendre les thématiques d’extrême droite : «il pousse le président à « trianguler », comme il dit. Avant la prochaine présidentielle, il veut piocher des propositions dans les thèmes fédérateurs des uns et des autres et transgresser les clivages traditionnels», notamment «en célébrant le 200e anniversaire de la mort de Napoléon, en mai 2021, en compagnie de Vladimir Poutine».

Ce même conseiller de Macron entretient «des liens assez privilégiés avec Geoffroy Lejeune, ami très proche de Marion Maréchal et directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles», le journal d’extrême droite ouvertement raciste. «Le conseiller de l’Élysée a d’ailleurs l’habitude de tester des formules sur son ami de Valeurs actuelles. L’idée, c’est d’installer dans l’opinion un tête-à-tête entre la « Macronie » et l’extrême droite, afin de décourager droite et gauche traditionnelles». Un tête à tête, ou plutôt, un duo.

On apprend enfin que «c’est encore Roger-Petit qui, en octobre 2019, avait organisé l’entretien du président de la République avec Valeurs actuelles» et «qui avait organisé avec Geoffroy Lejeune la remise de la Légion d’honneur de Michel Houellebecq à l’Élysée, en avril 2019».

Cette hybridation entre le gouvernement Macron et l’extrême droite n’est pas nouvelle : mesures racistes et liberticides, gestion autoritaire du pouvoir, anéantissement méthodique des mobilisations sociales, recyclage du lexique néo-fasciste… Récemment encore, Macron tentait de réhabiliter Pétain et Maurras. L’enquête du Monde ne vient que confirmer un état de fait : le conseiller à la propagande de Macron mange avec l’extrême droite la plus dure pour maintenir au pouvoir un mix entre le néolibéralisme managérial et les courants racistes et autoritaires.


Jusqu’au bout, En Marche n’aura pas été un barrage mais une autoroute vers le fascisme.


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