Liban & Tunisie : la rue s’embrase contre les restrictions sanitaires


L’armée envoyée contre les manifestants, des munitions françaises utilisées


Ambiance insurrectionnelle à Tripoli, deuxième du Liban, et l’une des plus pauvres du pays. La population y est excédées par les restrictions sanitaires et frappées par la crise sociale. Des émeutes très dures ont lieux depuis 3 nuits. Hier, c’est le bâtiment de la municipalité qui a été entièrement brûlé, les caméras brisées, des barricades allumées, et les maisons des dirigeants politiques qui ont été ciblés. «Nous ciblons les foyers des politiciens parce qu’ils sont responsables de la situation dans laquelle le Liban se retrouve aujourd’hui […] Nos dirigeants sont les mêmes depuis 30 ans. Ils ont gâché l’avenir de notre jeunesse et conduit notre pays à la ruine.»

En trois nuits, la police a tué un homme par balles, et blessé plusieurs centaines de personnes, dont des dizaines gravement. provoquant un violent incendie, selon l’agence de presse nationale. «Nous voulons incendier leur maison comme ils nous ont brûlé le cœur». C’est l’armée avec des chars d’assaut qui patrouille dans les villes, parfois équipée de lanceurs de grenades français, tirant des munitions fabriquées dans notre pays. Les associations s’alarment de l’usage intensif et meurtrier des armes de répression françaises.

Plusieurs milliers de kilomètres à l’Ouest, en Tunisie, d’importantes révoltes ont aussi lieu contre la gestion gouvernementale de la pandémie qui aggrave la crise sociale. Après plusieurs nuits d’émeutes, l’armée a été déployée et des centaines de personnes arrêtées. Il y a deux jours, c’est dans la capitale, Tunis, qu’une manifestation a été empêchée de rejoindre l’esplanade du Bardo – lieu de rassemblement régulier des protestations à proximité du Parlement – par des blindés légers, et survolée par des drones. Le gouvernement a été remanié.


De Tripoli à Barcelone, de Tunis à Eindhoven, la crise sanitaire et sociale débouche sur des révoltes de plus en plus fortes.


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