16 Mars à Nantes : reprise des défilés pour les libertés


À l’appel de l’intersyndicale et de plusieurs organisations de gauche, quelques centaines de personnes se sont réunies en fin d’après-midi devant la préfecture contre la Loi de Sécurité Globale, qui repasse actuellement devant les élus et risque d’être définitivement adoptée. Une ambiance bon enfant mais qui manquait de détermination. Sans doute à cause d’une communication tardive.


Dans le cortège, beaucoup de drapeaux d’organisations et de bannières syndicales. Un contraste avec les précédentes mobilisations, plus jeunes, moins écartées. L’union syndicale Solidaires était aussi fortement présente avec son camion.

Vers 17h, un cortège d’environ 500 personnes s’élance sur le cours des 50 Otages pour rejoindre la Place Graslin, où l’occupation de l’opéra par le monde de la culture continue. Une occupation encore bien timide, mais avec de riches perspectives qui font naître des idées d’actions, inspirent les luttes à Nantes et au-delà. Un article sur l’occupation de l’Opéra Graslin est d’ailleurs paru aujourd’hui sur Médiapart.

Le cortège se retrouve encadré en permanence par des hordes de flics, des LBD et fusils multi-coups dans les mains. Des dizaines de camion de CRS suivent la manif, et il y a presque un robocop par manifestant-e. Une intimidation pure et simple. Les flics bloqueront l’accès à la rue d’Orléans, gorgée de badauds faisant du shopping. Un cordon hermétique entre le monde consumériste et celui qui lutte. Passage par la rue Jean-Jacques Rousseau, beaucoup moins visible.

Pourtant, au fur et à mesure du défilé, les slogans convenus sont remplacés par des chants plus dynamiques qui émanent directement du cortège. Un concours a lieu entre les mots d’ordre officiels au mégaphone et les cris plus radicaux venus du cortège jeune : «La police mutile, la police assassine» ou encore «État d’urgence, État policier, on nous enlèvera pas le droit de manifester». Par les temps qui courent, la manif est aussi l’occasion de se retrouver et passer un bon moment.

Après des prises de parole sur la place Graslin, l’heure du couvre-feu arrive. S’organise alors le spectacle ironique et grinçant d’une bande «d’endormeurs» : des personnes habillées en tenues de nuit, faisant le tour de la place en chantant pour prévenir du couvre-feu : «Tout va bien, rentrez chez vous, allez vous coucher». Quelques bières circulent, mais les flics en armure sortent peu à peu de leurs camions pour mettre la pression, et vider la place.

À 18h15, la milice surarmée et menaçante a raison des dernières personnes présentes, qui rentrent chez elles ou à l’intérieur de l’opéra, afin d’assister à l’AG d’occupation. Plusieurs dizaines de personnes se réuniront dans la salle richement décorée pour échanger longuement sur les perspectives des prochains jours. À suivre !

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