La loi la plus liberticide depuis la guerre imposée par une poignée de députés malgré une opposition massive
Nous sommes le jeudi 15 avril, et le Parlement vient d’adopter définitivement la loi dite de «Sécurité globale». Une loi autoritaire, qui cimente le Régime policier en France. C’est dans un Parlement vide que la loi la plus liberticide depuis la seconde guerre mondiale a donc été imposée : 75 députés ont voté pour, 33 ont voté contre. Sur un total, en théorie, de 577 élus. Un peu plus de 10% de ces brosses à chiottes appelés parlementaires ont donc approuvé cette loi. Parlementaires eux mêmes élus par une infime partie de la population, sur fond de scrutin biaisé et de chantage électoral. Le Régime autoritaire s’impose tranquillement sans l’ombre d’une légitimité.
Concrètement, cela signifie la généralisation des drones dans toutes les interventions policières, l’obligation de flouter les policiers et le risque d’être violenté, arrêté et condamné pour quiconque filmera les agents, la transmission en direct de images prises par les «caméras piétons»… C’est la porte ouverte à l’exploitation massive d’images en temps réel à l’aide de logiciels automatisés, dont la reconnaissance faciale. Mais aussi le port d’armes pour les forces de l’ordre hors service, y compris dans des lieux publics, et plus globalement les pleins pouvoirs aux forces de l’ordre qui ont déjà carte blanche depuis des années.
Plus de 500.000 personnes ont manifesté à plusieurs reprises contre le projet l’hiver dernier. Des cortèges massifs, déterminés, malgré une répression terrible. Des centaines d’arrestations et de blessures. Le Défenseur des Droits lui-même, mais aussi la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, des rapporteurs spéciaux de l’ONU se sont alarmés de la «Loi de sécurité globale». Une loi que tout le monde reconnaît comme étant d’extrême droite et qui illustre le changement de nature du Régime politique en France. Et pourtant : rien. Un pouvoir inflexible, qui avance comme un rouleau compresseur et écrase tout ce se trouve sur son chemin. Et pire, qui continue à acheter des drones, des blindés, des grenades en pleine crise sanitaire, avec une arrogance inouïe. Nous n’avons pas réussi à faire peur au gouvernement.
Alors comment enrayer la machine à perdre ? Nous étions des millions contre la casse des retraites fin 2019. Des centaines de milliers un an plus tard pour défendre les libertés. La plupart du temps beaucoup trop sages et disciplinés ou sidérés par la peur, comme foudroyés alors que le ciel s’obscurcit. Nous connaissons toutes et tous les recettes de la défaite. Des cortèges dociles. Des appels au calme. Des rendez-vous dans les couloirs dorés du pouvoir. Des «désolidarisations» et des «condamnations» publiques au moindre geste de colère par les organisations de gauche. À Nantes comme à Paris, ces organisations ont même arrêté d’appeler à manifester par peur de la «violence» des manifestants ! Perdre sans même combattre. Pour quel enjeu ? Quel résultat ? Suivre les règles du jeu de l’ennemi, c’est la certitude d’être défait.
Une dictature qui se cache de moins en moins, des désastres sur tous les plans, une surveillance de masse et un régime sanitaire d’exception parti pour durer : avons-nous encore le temps d’essayer d’être «responsables» et «sympathiques» aux yeux de médias qui, dans tous les cas, travaillent contre les luttes ? Avons nous encore le luxe d’être «raisonnables» avec des LBD braqués sur nos corps ?
Il n’existe qu’un seul soulèvement qui ait fait trembler le pouvoir ces 10 dernières années : celui des Gilets Jaunes. Et il ne suivait aucune des règles du jeu, aucun des plans, et ciblait directement, matériellement les rouages du pouvoir et de ses représentants. Macron et ses complices l’ont suffisamment répété : ils sont en guerre. Ils ne comprennent que la force, et ne réagissent que lorsqu’ils ont peur pour leur propre intégrité et celle de leurs amis.