Les Jeux Olympiques au service des spéculateurs et de l’État sécuritaire


Quartier populaires, parcs et lieux de vie doivent être broyés par la machine capitaliste


Paris a été retenue comme la ville accueillant les Jeux Olympiques en 2024. Si cette sélection est vendue comme prestigieuse, glorieuse, pour un sublime événement sportif fédérateur, elle masque mal une autre réalité, faite d’écrasement des populations pauvres au profit d’aménageurs criminels.

En effet, l’accueil des JO implique de construire les stades, mais aussi les hôtels, commerces, routes et infrastructures dévastatrices multiples au détriment des habitants locaux. La propagande est bien rodée. Comme pour tout aménagement urbain, on nous vend un projet «écologiquement et socialement responsable». L’urbanisation mégalomaniaque ne sera jamais « écoresponsable ».

Rappelons que l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes était aussi présenté comme « écologique » et que le projet ectoplasmique d’extension du stade rennais se veut «écoresponsable» avec la plantation de « 1000 arbres »… La pure définition du Green Washing, à coup de maquettes peintes en vertes pour donner l’illusion du bio. Le développement durable est devenu une marque de fabrique marketing instrumentalisée par les professionnels du foutage de gueule.


Détail d’un projet macabre, dénoncé par une enquête de Youth for Climate :

Le « Village Olympique » doit s’implanter en Seine Saint Denis dans le quartier Pleyel. Pour entamer les travaux, les aménageurs véreux expulsent les habitant.e.s. Ainsi, plus de 200 personnes ont été virées d’un foyer d’hébergement ! Évidemment, toutes n’ont pas eu de solution de relogement. Donc des dizaines de personnes ont été jetées à la rue au pour un projet mégalomaniaque au profit des plus aisés. Ce village antisocial doit occuper la modeste surface de 51 hectares, pour réaliser 3500 appartements dans des immeubles de 7 étages. Les promoteurs du projet prétendent que ces logements, après les JO, permettront de «répondre à la pénurie de logements en Île de France». À quel prix seront ces logements ? Si la crise du logement les préoccupe, pourquoi ne pas les construire maintenant ? Une véritable hypocrisie de s’inquiéter de la crise du logement pour profiter du rendement économique des JO. En attendant, les profiteurs se fichent bien des personnes sans-abris.

Un « village des médias » doit également voir le jour. Il est prévu, pour le construire, de bétonner 7 hectares d’espaces verts du parc George Vlabon. A lui seul. Pour des médias qui ne traiteront pas des actualités ni de l’injustice sociale, qui passeront leur temps à alimenter le patriotisme.

Il est aussi prévu un gigantesque centre aquatique de 15 000 personnes à la place de la Plaine Saulnier. Ce centre va détruire une grande partie des Jardins ouvriers d’Aubervilliers : un lieu de maraîchage par et pour les habitant.e.s, espace de lien social et de solidarité. Ce qui est délibérément omis par les médias qui relaient la propagande du pouvoir en vantant le nouvel aménagement. La colère des résident.es est renforcée par le projet de ce centre d’inclure des saunas, des hammams, des espaces de fitness, et un solarium ! Ironie mordante, il est même prévu des « espaces végétalisés »… Une manifestation de profond mépris envers les familles modestes d’Aubervilliers.
La construction de routes et de lignes de métro est bien entendue prévue, avec son lot de commerces divers et variés. Elle aura pour effet de bétonner des centaines d’hectares de terres fertiles, notamment à Gonesse.
L’édification des infrastructures pour accueillir les JO aura donc pour effet de polluer d’avantage la Seine Saint Denis, d’anéantir des centaines d’hectares d’espaces verts, d’écraser les familles modestes et d’en expulser une partie. C’est de l’ »écologie » à la De Rugy. Une « écologie » capitaliste qui prône le profit à tout prix au détriment de l’environnement et des pauvres. Y a-t-il vraiment une seule raison d’accepter ce mastodonte urbain ? Non.

Un des objectifs est de tester la «smart city», la ville intelligente. Affiché comme une prouesse technologique qui faciliterait la vie des habitant.e.s, il s’agit en vérité de la vendre à la surveillance et au contrôle. L’aménagement imposé constitue l’occasion rêvée d’expérimenter toutes les techniques sécuritaires qui figurent dans la loi de sécurité globale : drones, reconnaissance faciale, détection des personnes « dangereuses »… L’ensemble des technologies avancées de surveillance trouvent là un terrain d’expérimentation adéquat. On imagine aussi un déploiement excessif épouvantable de forces de l’ordre de brigades diverses et variées, fières de représenter à l’international l’État policier qu’est devenu la France.

Les habitantes et habitants de Seine Saint Denis se mobilisent contre ce projet antisocial, écodestructeur et sécuritaire. Si 2024 paraît loin, il ne faut pas perdre de vue que les travaux ont déjà commencé, pour que les bâtiments soient livrés peu avant les JO. La crise sanitaire a fait perdre un peu de temps aux constructeurs. Le blocage des travaux empêcherait ce délire capitaliste, pervers et autoritaire de se réaliser.

En 2014, au Brésil, des manifestations gigantesques et déterminées avaient eu lieu contre la coupe du monde de Football, pour laquelle les travaux avaient amené à l’expulsion de nombreuses familles pauvres. Engloutir des milliards pour des compétitions sportives internationales au détriment des services publics avait soulevé la colère de centaines de milliers de personnes.

Aujourd’hui, en France, en pleine pandémie et alors qu’on sait pertinemment qui va payer la crise, il semble absolument incroyable de dépenser des milliards pour accueillir les JO.


Ne les laissons pas faire.


Quelques sources :
http://jardinsaubervilliers.fr/
https://reporterre.net/Les-jardins-ouvriers-d-Aubervilliers-menaces-par-les-Jeux-olympiques

Visuels : Youth for Climate


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