Droit de réponse aux chiens de garde


Plusieurs médias d’ultra-droite diffament Nantes Révoltée suite à la fête de la musique


Lundi 21 juin, jour de fête de la musique, des milliers de personnes se sont réunies pour écouter de la musique et danser dans le centre-ville de Nantes. Un acte parfaitement anodin, qui semblait aller de soi il y a encore trois ans, mais qui est désormais réprimé avec une férocité hallucinante. Grenades, arrestations, canon à eau, hélicoptère et violences diverses. Plutôt que de s’indigner de cette répression sans objet, sans but, sans intérêt autre que de terroriser la jeunesse qui fait la fête, la presse n’a parlé que de «débordements», de soi-disant «black blocs» et de «soirée qui dégénère».

Quiconque aura mis un pied dans le centre-ville de Nantes lundi soir sait parfaitement qui a fait «dégénérer» la fête. Ce sont les individus armés, cagoulés, entraînés, qui ont délibérément créé un climat de tension et attaqué à de nombreuses reprises un simple camion sono et une enceinte roulante. Le tout, deux ans jour pour jour après la mort de Steve.

Plutôt que de relater ces faits révoltants, plusieurs journaux n’ont rien trouvé de mieux à faire que de cibler Nantes Révoltée. Ouest-France écrit que le «groupe d’ultra-gauche Nantes Révoltée» organisait le rassemblement, alors que La Dépêche ou 20 Minutes insinuent carrément que «des affrontements ont éclaté […] à l’appel du collectif d’ultra-gauche Nantes Révoltée». Ces propos ne sont pas seulement mensongers, ils sont aussi diffamatoires. Droit de réponse :

  • Nantes Révoltée n’est pas un «groupe d’ultra-gauche» mais un média indépendant qui existe depuis près de 10 ans, inauguré en 2012, qui a fait paraître une dizaines de revues, des milliers de reportages, des centaines d’interviews et d’analyses. Notre média indépendant est lu par des centaines de milliers de personnes par semaine, et même plusieurs millions ces derniers jours.
  • Nantes Révoltée a aussi été le premier média à révéler les images de la charge policière mortelle du 21 juin 2019. Des documents essentiels pour faire émerger la vérité sur la noyade du jeune Steve. Sans subventions, sans financements de marchands d’armes ni soutiens politiques, notre média est plus sérieux que la plupart des torchons préfectoraux et donne la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas ailleurs. Nous sommes, comme l’immense majorité de la population nantaise, ulcéré-es par la mort de Steve, ses suites judiciaires, et la violence de la police en général.
  • L’appel à célébrer la fête de la musique lundi soir circulait depuis plusieurs semaines sur divers sites, notamment ici. Non seulement Nantes Révoltée n’en est pas à l’origine, et n’a fait que relayer cet appel parfaitement légitime, mais il n’y a rien «d’ultra-gauche» à vouloir écouter de la musique le soir de la fête de la musique. Ou alors il faut qualifier Ouest-France, 20 Minutes et autres de «groupes d’ultra-droite», puisque visiblement le métier de journaliste officiel se résume à des copier/coller de dépêches AFP ou, pire encore, de communiqués de la préfecture.

Alors quel est le but de cette manœuvre ? Coller l’étiquette «d’ultra-gauche» sur un simple appel à se rassembler sur une place pour une fête de la musique est une façon de légitimer par avance une répression totalement injustifiée. D’insinuer qu’il est normal que cette soirée ait été noyée sous les gaz. Diffamer nommément notre média est une manière de cibler un des rares contre-pouvoir qui existe encore dans le néant de notre époque.


En tant que média indépendant, nous refusons la terreur d’État, dans la rue comme dans les colonnes de journaux.


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