Légion d’horreur


Deux ennemis du peuple décorés par le gouvernement


➡️ Claude d’Harcourt est un énarque issu de l’aristocratie, qui a notamment contribué à abîmer l’hôpital public à Marseille avant de débarquer à Nantes en novembre 2018. Dès son arrivée, il s’illustre par une extrême brutalité en réprimant avec férocité le moindre rassemblement, en organisant des nasses, des charges et des tirs de munitions contre tout ce qui bouge dans la ville.

Lors du mouvement des Gilets Jaunes, il y a plusieurs centaines de blessés, 300 gardes à vue et trois personnes gravement mutilés rien qu’à Nantes. En avril 2019, il noie la fête foraine et les enfants qui s’y trouvent sous les gaz. En décembre, c’est la maternité de Nantes qui est dans les lacrymogènes.

Le 21 juin 2019, la police nantaise attaque à coup de grenades des centaines de personnes qui font la fête au bord de la Loire. 14 personnes son repêchées dans le fleuve, et Steve, 24 ans, meurt noyé. Claude d’Harcourt s’expliquera dans la presse : «les forces de l’ordre interviennent toujours de manière proportionnée. Face à des individus avinés […] il est difficile d’intervenir de façon rationnelle». Dans la foulée, il promet «des poursuites» contre les fêtards. Il fera interdire les manifestations pour Steve.


➡️ Didier Lallement grimpe les échelons de l’appareil d’État français en tant que directeur de l’administration pénitentiaire. Lorsqu’il est en charge des prisons, il crée une unité paramilitaire destinée à mater les enfermés : les ERIS – Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité. Ces forces d’élite, formées par le GIGN, répriment les détenus en cas de mutinerie.

Didier Lallement fait ensuite carrière en tant que préfet. Il s’illustre par une répression particulièrement sanglante dès les premières semaines du mouvement des Gilets Jaunes en Gironde. Lors de son arrivée à Bordeaux, le maire de la ville, Alain Juppé, avait appelé un de ses amis ancien ministre et lui demande : “dis donc, il paraît qu’on m’envoie un nazi ?”. C’est un individu au visage malingre surmonté d’une casquette trop grande pour lui. Il incarne à lui seul la militarisation du maintien de l’ordre.

À Paris, il déploie une violence policière extrême qui fait des milliers de blessés et d’arrêtés. Il déclare au journal Le Monde «je suis fana-mili», fait graver l’insigne de la Légion Étrangère sur sa moto, et pose avec la tenue et l’insigne des BRAV devant les médias. Il déclare au journal Le Monde : «Pour se prendre pour Jules Vallès, il faut avoir son Galliffet». Gaston de Gallifet est un général surnommé le «Massacreur de la Commune», qui a le sang de milliers d’insurgés parisiens sur les mains. Il est connu pour avoir mitraillé arbitrairement de nombreux prisonniers, «de préférence parmi les vieillards ou les blessés».

«Nous ne sommes pas dans le même camp» avait aboyé le préfet à une passante aux couleurs des Gilets Jaunes le 16 novembre 2019. Un parfum de guerre civile, comme cette déclaration lors de sa prise de fonction : «Je suis là pour protéger le président».


Ces deux hommes sont décorés de l’ordre de la Légion d’Honneur ce 14 juillet 2021 par le gouvernement français. En 2019 déjà, le gouvernement avait médaillé les policiers qui s’étaient illustrés par leurs violences contre les mouvements sociaux. Cette Légion d’Honneur, héritage de l’Empire, n’est pas une fierté tant elle ne sert qu’à récompenser les plus infâmes laquais, les plus ignobles agresseurs.


C’est une marque de honte plus qu’une distinction. C’est une Légion d’Horreur.


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