Ce samedi 21 août, la mobilisation contre le Pass Sanitaire ne faiblit pas, et gagne en audace. À Nantes, pour la sixième semaine consécutive, des milliers de personnes ont à nouveau défilé par une météo incertaine. Comme depuis le début, un cortège hétérogène, familial et globalement calme, mais de plus en plus ferme sur ses positions.
En tête de cortège dès le départ, une trentaine de serveurs et serveuses derrière une banderole : «contrôler n’est pas notre métier». Un mouvement de désobéissance et de résistance germe depuis les bistrots de la ville, et l’intervention d’un employé de bar est copieusement applaudie.
En cours de manifestation, alors qu’un appel à «envahir la gare» résonne dans un mégaphone, l’avant de la manifestation bifurque par surprise vers le château des Ducs de Bretagne. Une cible souvent envisagée mais difficile à atteindre, et gardée par des vigiles qui contrôlent les Pass Sanitaires. Cette fois ci, la surprise est totale, une grappe de protestataires empêche les vigiles de fermer l’accès au pont levis. Ceux-ci donnent quelques coups, mais finissent pas céder face aux flot de manifestants. Pendant ce temps, un gros dispositif policier se déploient devant la gare …
Une fois dans la Cour du Château, c’est l’euphorie. Des milliers de personnes s’y réunissent, chantent, dansent, entonnent l’hymne des Gilets Jaunes. Une belle réussite. Un discours fédérateur rappelle l’enjeu de la mobilisation et la nécessité d’éloigner l’extrême droite des manifestations pour la liberté. Un rendez-vous régional à Nantes pour le samedi prochain, à l’appel de Gilets Jaunes, est applaudi.
Le cortège repart, et imagine un instant parvenir à encercler la préfecture, encore par surprise. Mais cette fois-ci, les forces de l’ordre se tiennent prêtes derrière des grilles anti-émeute. Un drone survole le défilé. Dans le cortège, un petit journal de lutte, «la gazette des terrasses», circule.
Comme la semaine dernière, l’après-midi se termine Place Royale, par un apéro sans Pass dans la bonne humeur, malgré les averses qui se mettent à tomber. Un moment de lutte enthousiasmant, qui demande à être prolongé pour faire reculer le gouvernement.
Crédit photos : NR, Oli Mouazan, Estelle Ruiz, Marion Lopez