Nantes : forte mobilisation pour les libertés, la répression monte d’un cran


Ce samedi 28 août à Nantes, environ 8 000 manifestants et manifestantes ont à nouveau défilé sous le soleil contre le Pass Sanitaire. Encore une grosse mobilisation pour le septième samedi consécutif, et une très forte affluence à la veille de la rentrée



En début d’après-midi, l’ambiance est chaleureuse : un char avec une boule à facette du festival Quai des Chaps joue de la musique, une «gazette des terrasses», le petit journal du mouvement, circule de mains en mains. Le monde de la culture, des serveurs de bars et des soignants sont présents dans le cortège, il y a de nombreux panneaux, banderoles, drapeaux colorés…

Beaucoup de chants de Gilets Jaunes à l’avant, et un drapeau couleur canari est hissé sur le Conseil Départemental. Quelques apprentis fascistes sont éloignés en début de manifestation, dont un avec une improbable casquette Trumpiste. Plutôt bonne ambiance.

Mais la situation se corse : la répression semble beaucoup plus agressive maintenant que les mots d’ordre sont clairs. En début d’été, la police laissait les cortèges aller n’importe où tant que les services de renseignement étaient en contact direct avec des éléments d’extrême droite au sein du mouvement. Maintenant qu’ils ne sont plus là, ou en tout cas isolés, les forces de l’ordre montrent les dents. Dès le début, le cortège mené par des personnels de bistrots est bloqué par un imposant barrage policier qui protège un hôtel de luxe. Première provocation, première tension. La manifestation choisit l’apaisement. Le défilé doit faire demi tour face aux agents menaçants, grenades en main. Mais peu après, ce sont des salves de gaz qui tombent devant la préfecture.

Après une pause, un discours, et quelques rues plus loin, une pluie de grenades s’abat sans sommation ni aucun motif alors que le défilé descend tranquillement en direction de la gare. Stratégie de la tension. Tant pis, la manifestation contourne le jardin des plantes, et l’avant du cortège parvient à s’engouffrer sur les rails de la gare. Malheureusement, cette action est de courte durée, à cause du manque de réactivité de l’arrière du cortège. Tirs de LBD et nouveau nuage de gaz. Une barricade bloque le boulevard Stalingrad. Le cortège repart vers le centre-ville lorsqu’il est à nouveau attaqué par une équipe de la Brigade Anti Criminalité. Des familles en terrasse et des passants suffoquent avec les manifestants. Deux personnes auraient été interpellées.

De retour au miroir d’eau, un apéro sans Pass est organisé comme les semaines précédentes. Le mouvement ne perd pas en dynamique, au contraire, il s’annonce même de plus en plus festif et inventif pour tenir dans la durée.


Crédit photos : Estelle Ruiz, James C., NR

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