Les autorités locales nourrissent décidément une obsession malsaine contre les fêtes et la musique. Après la nuit tragique du 21 juin 2019, durant laquelle la police a provoqué la noyade d’un jeune pour empêcher une fête de la musique et la répression sauvage et militarisée de Free Party à Lieuron et Redon.
Ce vendredi 3 septembre, le Préfet de Loire-Atlantique Didier Martin a publié un arrêté interdisant «les rassemblements festifs à caractère musical» dans le département, et pour tout le mois de septembre. Dans un texte ubuesque, le Préfet utilise «l’état d’urgence sanitaire prolongé jusqu’au 15 novembre» pour «interdire, restreindre et réglementer» les «activités qui ne sont pas interdites». Pratique.
C’est donc au nom du Covid que la musique en plein air va être interdite, alors même que les bars se remplissent, que les grandes surfaces sont bondées, que les activités touristiques et commerciales repartent. Il n’y a pas de raison sanitaire à interdire une activité en extérieur, c’est une décision purement politique. Une preuve de plus que la pandémie est utilisée comme prétexte pour restreindre certaines libertés.
En effet, cet arrêté survient précisément alors que des chars musicaux devaient se joindre à la manifestation pour les libertés ce samedi. Les autorités prétendent que «selon des éléments d’informations concordants, des rassemblements festifs sont susceptibles de se dérouler». Il ne s’agit pas d’indices : un défilé musical était annoncé depuis plusieurs jours à Nantes. Il s’agit très clairement d’une répression hypocrite contre le mouvement social. Plusieurs chars ont d’ailleurs été saisis ces derniers jours. Dans ces conditions, la manifestation ce samedi sera probablement privée de ses sonos…