Punition collective en Palestine


Bombardements et enlèvements des proches des prisonniers évadés


Dans la nuit du 5 au 6 au septembre, 6 prisonniers Palestiniens se sont évadés de la prison israélienne de Gilboa de manière spectaculaire : ils ont creusé un tunnel depuis les toilettes de leur cellule jusqu’à l’extérieur de la prison. Depuis, ils sont introuvables. Une véritable humiliation pour le régime martial et sécuritaire israélien.

Pour rappeler quelques éléments de contexte, Israël occupe la Palestine depuis 1948 dont la Cisjordanie depuis 1967. L’État israélien impose depuis un régime d‘apartheid et une occupation militaire pour tous les palestiniens, avec notamment un système «judiciaire» propre aux palestiniens, un tribunal militaire (niveau de justice sur une échelle de 0 à 10 d’un tribunal militaire = 0) et des emprisonnements «sécuritaires» sans procès par centaines (ils sont d’ailleurs appelés «prisonniers sécuritaires» par les israéliens). Au 1er mars 2021, on comptait 4400 prisonniers politiques Palestiniens, enfermés dans des geôles israéliennes. L’évasion de lundi dernier est donc qualifiée d’héroïque par toute la Palestine.

Seulement, la réponse israélienne à cette évasion ne s’est pas fait attendre. Cette nuit, l’armée israélienne a investit la ville de Jénine, ville historique de la résistance Palestinienne, et attaqué les maisons des proches des évadés. Ils ont enlevé plusieurs personnes, dont deux pères et deux frères des ex-prisonniers. La ville de Khan Younès, au sud de Gaza, a été bombardée.

À la prison de Gilboa, 350 prisonniers ont été transféré dans des localisations inconnues. Leurs familles n’ont aucunes nouvelles. Dans toutes les prisons israéliennes, Israël a interdit les visites des familles et des avocats aux prisonniers Palestiniens, occasionnant les mouvements de révolte comme à la prison du Neguev où les détenus ont mis le feu à leurs cellules.

La punition collective est la spécialité d’Israël, dans ses formes les plus barbares. Lorsqu’un.e Palestinien.ne est suspecté d’avoir commis ou voulu commettre une quelconque attaque contre les intérêts israéliens, la maison familiale est carrément dynamitée. Les villages où s’organisent des résistances pacifiques, comme Nabi Saleh, sont aspergés d’«eau de putois». Des contestations à Jérusalem, Israël ferme l’esplanade des mosquées. Ou encore, pour punir la population d’avoir démocratiquement voté pour le Hamas en 2006, Israël bombarde régulièrement le territoire faisant des centaines de morts. La liste n’est pas exhaustive.

Non seulement ils ont du mépris pour les vies palestiniennes et arabes d’une manière générale, mais ils ont aussi un but politique, qui consiste à tenter de retourner les Palestiniens contre la résistance. Ils n’y sont évidemment jamais parvenus. Même lors de la campagne de bombardement en 2014, qui a fait 2200 morts dont 230 enfants (notamment 4 enfants filmés par TF1, fauchés par des missiles israéliens sur la plage), les Palestiniens ne se trompent pas d’ennemis. La résistance Palestinienne, qu’elle soit pacifique ou armée est unanimement soutenue.

Pendant que les politiciens israéliens se taxent mutuellement de «laxisme» sécuritaire, donnant une idée du niveau de fascisme dans le pays, les Palestiniens, eux, font la fête et rendent hommage à la résistance notamment à Jénine, ville d’origine des évadés. Distribution de gâteaux, concerts de klaxon… Personne ne cache sa joie et son respect envers les 6 ex-prisonniers, élevés au rang de héros pour avoir déjoué le système oppressif israélien.


Notre dossier complet sur la Palestine :

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