Le musicien des manifestations contre le Pass Sanitaire persécuté par les autorités
Sa silhouette est connue dans les mobilisations nantaises. O. est accordéoniste, barman, il est de toutes les manifestations pour donner de la joie et de la voix. Depuis le début de l’été, il s’est impliqué dans les cortèges contre le Pass Sanitaire et contre les idées d’extrême droite. En chantant, en intervenant avec d’autres. Et il se retrouve désormais dans le viseur des autorités.
Ce 21 septembre, O. comparaissait au tribunal de Nantes suite à la fête de la musique, accusé sans aucune preuve par des CRS. Souvenons-nous : le 21 juin dernier, un camion sono était venu diffuser de la musique dans le centre-ville pour rendre hommage à Steve, tué deux ans plus tôt lors d’une charge de la police. Cette année encore, les forces de l’ordre ont gazé, frappé, chargé des personnes venues faire la fête. Et arrêté plusieurs personnes, dont O, pour l’exemple.
À l’audience, la procureure donne le ton : «vous êtes un leader, entouré de votre tribune de fidèles». Les magistrats ne connaissent pas le concept d’amitié et considèrent la solidarité comme un complot. «Monsieur est réfractaire à l’autorité, et on le reverra sans doute bientôt à la barre»… Une menace à peine voilée. Il est évident qu’il s’agit d’un procès politique, pour intimider le prévenu et celles et ceux qui, comme lui, manifestent. L’audience est grotesque : pas l’ombre d’une preuve, en-dehors de témoignages contradictoires de deux CRS absents de l’audience, qui décrivent dans leurs PV une «rébellion». Mais le musicien est tout de même condamné : 105 heures de travail d’intérêt général.
Pendant ce temps, à l’extérieur, des individus en civil, à l’allure inquiétante, rôdent. Personne ne peut imaginer qu’une arrestation se prépare dès la sortie du tribunal. C’est pourtant ce qui va se passer. Alors que le militant sort du bâtiment, il est pris en chasse par une trentaine de policiers qui surgissent de toutes parts. Les agents en civil se précipitent en criant, l’un d’eux fait tomber sa matraque, un autre hurle «démarre la bagnole» : plusieurs véhicules étaient cachés sur les côtés de l’édifice judiciaire. Un véritable enlèvement. O., à peine sorti de son procès, est donc emmené sirènes hurlantes dans les geôles du commissariat.
Il s’agit d’un pur procédé d’intimidation. Cibler un militant local et l’arrêter devant un tribunal, pour frapper quelqu’un engagé dans la vie culturelle et associative nantaise. Dans le même temps, le groupe néo-nazi qui a attaqué une manifestation le 31 juillet à Nantes, équipé de matraques métalliques, provoquant de nombreux blessés, bénéficie toujours d’un impunité totale. Alors même que tout a été filmé et que les membres du commando sont identifiés. Refusons ensemble ces méthodes autoritaires.
O. pourrait passer en comparution immédiate dès demain ou après-demain. Faites circuler l’information. Soyons nombreux et nombreuses à le soutenir.
AIDEZ CONTRE ATTAQUE
Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.
Faites un don à Contre Attaque, chaque euro compte.