Parmi les milliers de noms d’évadés fiscaux révélés par les Pandora Papers, il y a 600 Français. Des riches évidemment. Des puissants, des possédants, des politiques aussi. Une mine d’information pour mener des enquêtes. Pourtant, les médias français n’ont toujours pas dévoilé cette liste. Et deux semaines après la révélation de cette liste très gênante pour de nombreux dirigeants, les médias font déjà comme si elle n’avait jamais existé.
De même, l’explosion de la misère, la casse des droits au chômage ou aux soins, le mal logement ou les difficultés éprouvées par des millions de personnes pour simplement se nourrir et se chauffer ne sont quasiment jamais abordées. Ni la souffrance au travail, et les centaines de morts par an au boulot. Pas plus que la question du racisme d’État et des violences policières. Ou alors pour traîner dans la boue celles et ceux qui tentent de les dénoncer. Ces sujets concernent la majorité de la population.
Par contre, tous les jours, matins midi et soir, un pétainiste a accès à tous les micros pour déverser son idéologie, sur tous les sujets. Et il n’est pas seul, les plateaux sont désormais intégralement colonisés par des animateurs, chroniqueurs et autres «polémistes» d’extrême droite, grassement payés pour ressasser le même dogme autour des plateaux. Et qu’on ne parle pas de «quête de buzz» ou «d’audimat». Éric Zemmour ne touchait que 1 à 2% des téléspectateurs. Ce qui n’empêchait pas les rédactions de reprendre ses obsessions. Saturer le champ médiatique de cette boue pétainiste est un choix éditorial et politique.