Aucun mort, aucun blessé et un million de dollars de dégâts matériels
C’est l’histoire du capitalisme, celle de l’exploitation permanente de la classe ouvrière et de ses résistances.
À Nakhon Pathom en Thaïlande, Ann Sryia est une employée de la compagnie pétrolière Oil Prapakorn. Lasse et fatiguée d’être exploitée par son patron, la salariée a fait exploser le dépôt de carburant où elle travaillait. Et ce, sans faire de victime. L’entreprise était vide quand elle est passée à l’action.
Ann a déposé un morceau de papier brûlant de son carnet d’inventaire sur un baril de pétrole. L’explosion a soufflé une partie de l’entrepôt et les dégâts sont considérables. Les pertes pour la compagnie s’élèvent à plus d’un million de dollars.
Une action directe qui s’inscrit dans la vieille tradition du sabotage, tradition aussi ancienne que le travail lui-même. Historiquement, saborder son outil de travail était un acte de résistance du quotidien pour ralentir les cadences infernales. Le sabotage comme acte de révolte contre l’ordre inégalitaire et injuste. Il était aussi un mode d’action révolutionnaire. Émile Pouget, journaliste et militant anarcho-syndicaliste, a joué un rôle majeur dans l’affirmation du sabotage comme tactique révolutionnaire. Il appelait le prolétariat à le faire de manière consciente, systématique et revendiquée.