Opération de communication auprès des enfants malades pour Noël. À Marseille, l’association «Partenaires Police 13» a fait venir des policiers et des CRS à l’hôpital, dans le service pédiatrique, en prenant soin d’inviter la presse. «Des peluches et des doudous pour les bébés et, pour les plus grands, la poupée Barbie infirmière ou le Playmobil policier» ont été distribués explique le journal La Provence.
Dans l’article, l’association insiste : elle adresse «mille mercis à nos héros de tous les jours, policiers et collègues de la Sécurité publique et de la Compagnie républicaine de sécurité de Marseille, qui n’ont pas hésité à se rendre au chevet des enfants et, d’assurer de tout notre soutien le personnel hospitalier qui veille sur eux».
Curieuse façon d’apporter du soutien : cette opération de com’ met davantage en valeur les policiers que les enfants touchés par la maladie. Le manque criant de moyens pour l’hôpital public, alors que les forces de répression croulent sous les budgets supplémentaires n’est même pas évoqué.
Rappelons qu’à Marseille, de nombreuses affaires de violences policières gravissimes ne sont pas résolues, notamment la mort de Zineb Redouane, tuée chez elle par un tir de grenade, de Souheil, abattu par balles, ou encore de Maria, visée par un LBD et tabassée au sol lors d’une manifestation, au point de garder des séquelles à vie.
Ces dernières années, la police fait sa propagande partout : dans les salles de classe, lors « d’ateliers en plein air », sur les plateaux de télévision, et même dans les hôpitaux. Aucune autre profession ne met autant de moyens pour redorer son blason en organisant de telles initiatives auprès des médias et du public. Ce type d’opération à l’apparence innocente et sympathique porte un nom : la «contre-insurrection». Une doctrine jadis utilisée dans les colonies.
La «contre-insurrection» repose à la fois sur une répression violente des opposants, mais aussi des initiatives de propagande envers la population, par exemple des actions caritatives, une médiatisation positive ou autre. Il s’agit de neutraliser la contestation en isolant les contestataires du reste de la population, à travers des actions de séduction du public qui légitiment les garants du maintien de l’ordre.